« déplaisance », définition dans le dictionnaire Littré
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déplaisance
- 1Qualité de ce qui est déplaisant. La déplaisance de cette habitation. Prendre quelqu'un en déplaisance.
- 2Action de se déplaire à.
[La contrition] Ce n'est pas même une simple déplaisance de la raison, qui, naturellement droite, ne peut s'empêcher d'apercevoir le désordre du péché et de le condamner
, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 289.
HISTORIQUE
XIIIe s. De peresce renessent negligence et oiseuse [oisiveté], Desplaisance de Dieu qui trop est perilleuse, Mauvese acoustumance, faintise l'oublieuse
, J. de Meung, Test. 1738.
XIVe s. Celui qui, en telles choses soutenir, a tristece et desplaisance, il est couart
, Oresme, Eth. 38. La chose faite pour ignorance, de laquelle l'en a tristesce, desplaisance et pesance ou repentance, elle est involuntaire
, Oresme, ib. 50.
XVe s. [Le pape Grégoire] Quand il vit qu'il ne pouvoit trouver nulle paix entre le roi de France et le roi d'Angleterre, dont trop lui venoit à deplaisance… s'avisa que il iroit revisiter Rome
, Froissart, II, II, 20. Je prends à grand desplaisance à estre avecques mon mari
, Froissart, II, III, 12. Et trouveray, ce m'a dit esperance, Par le pourchas du regard de mes yeux, Autant de bien que j'ay de desplaisance
, Orléans, Bal. 11. Il print desplaisance de demourer à l'hostel en oisance
, Louis XI, Nouv. C.
XVIe s. Hors de sa trousse une sagette [il] tire De bois mortel, empenné de vengeance, Portant un fer forgé par desplaisance Au feu ardent de rigoureux refus
, Marot, I, 160. Je suis tant loing d'en estre en desplaisance
, Marot, I, 303. Ils nous font accroire qu'ils en ont grande desplaisance et remors au dedans
, Montaigne, III, 268. La pauvre dame avoit vescu en grande desplaisance
, Amyot, Lucull. 32.
ÉTYMOLOGIE
Déplaisant ; provenç. desplazensa ; ital. dispiacenza.