« déplaisir », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
déplaisir
- 1Sentiment que cause ce qui déplaît.
… Je veux seulement malgré mon déplaisir Remettre mon visage un peu plus à loisir
, Corneille, Cid, I, 5.Combien nos déplaisirs parurent lors extrêmes !
Corneille, Hor. I, 3.J'épargne à sa vertu d'éternels déplaisirs
, Corneille, Nicom. III, 2.J'en ai le déplaisir, vous en aurez la honte
, Corneille, ib. III, 7.Une nouvelle qui lui donne beaucoup de déplaisir
, Sévigné, 6.Vous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous la pourpre ?
Bossuet, Marie-Thér.Il se forme dans les grandeurs une nouvelle sensibilité pour les déplaisirs, dont le coup est d'autant plus rude qu'on est moins préparé à le soutenir
, Bossuet, ib.Contrariété, mécontentement. Il a été accablé de déplaisirs dans ce poste.
Si je me trompe, on me ferait déplaisir de me déloger de mon erreur
, Diderot, sur Térence. - 2 Par extension, douleur, amertume de cœur.
Et je doute comment vous portez cette mort. - Sire, avec déplaisir mais avec patience
, Corneille, Hor. V, 2.Les faibles déplaisirs s'amusent à parler
, Corneille, Pomp. V, 1.Parmi les déplaisirs que vous en recevrez
, Corneille, D. Sanch. V, 5.Les plus grands déplaisirs sont les moins éclatants
, Corneille, Perthar. IV, 3.Le grand déplaisir que sent monsieur mon maître [à l'occasion de la mort de son père]
, Molière, l'Étour. II, 4.Parmi les déplaisirs où mon âme se noie
, Racine, Andr. I, 1.Un cœur accablé de tant de déplaisirs
, Racine, ib. II, 1.Mais toujours quelque espoir flattait mes déplaisirs
, Racine, Bérén. I, 4.Ô filles de Lévi, troupe jeune et fidèle, Enfants, ma seule joie en mes longs déplaisirs
, Racine, Athal. I, 3.Le Cyclope chante ainsi ses déplaisirs, en promenant ses yeux sur les flots
, Chateaubriand, Génie, II, III, 6.Sa prétendue trépassa bientôt par grand déplaisir
, Chateaubriand, ib. IV, III, 3.
SYNONYME
DÉPLAISIR, DÉPLAISANCE. Ces deux mots ne diffèrent que par la finale. Déplaisir est l'ancien infinitif du verbe déplaire (voy. DÉPLAIRE à L'ÉTYM. et PLAISIR, ancien infinitif du verbe plaire), et signifie proprement le déplaire ; déplaisance est le substantif de l'adjectif déplaisant. Déplaisir signifie donc le déplaire ; et déplaisance, la qualité de ce qui est déplaisant.
HISTORIQUE
XIVe s. Et celui qui, en delessier telx desiers [désirs], a tristece et desplaisir, il est desatrempé
, Oresme, Eth. 38. Mentir li faisoit tristece et desplaisir
, Oresme, ib. 194.
XVIe s. Marcellus, l'ayant emportée d'assault [une ville], ne feit aucun desplaisir aux naturelz habitants
, Amyot, Marcell. 19. Ainsi estans ces douleurs et desplaisirs domestiques conjoincts avec les publiques
, Amyot, Pyrrhus, 60.
ÉTYMOLOGIE
Voy. DÉPLAIRE ; picard, déplaisi ; provenç. desplazer ; anc. catal. desplaer, despler ; espagn. desplacer ; portug. desprazer ; ital. dispiacere.