« dépendre », définition dans le dictionnaire Littré

dépendre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dépendre [1]

(dé-pan-dr') v. a.
  • 1Détacher une chose qui était pendue. Il est même assez ordinaire de pousser les exécutions jusqu'à dépendre les portes des maisons après avoir vendu ce qui était dedans, Vauban, Dîme, p. 29. [Il] Dérange les fauteuils, dépend lustre et tableaux, Collin D'Harleville, Malice pour mal. I, 8.

    Détacher une personne qui était pendue. La foule accourut et dépendit l'homme qui pendait au gibet.

  • 2 Fig. Se dépendre, v. réfl. Se détacher, renoncer. L'âme ne se peut dépendre elle-même de ces pensées, Bossuet, Ben. 1.

REMARQUE

On dit : je suis à vous à pendre et à dépendre, ami à pendre et à dépendre, pour dire tout dévoué. C'est une locution altérée pour à vendre et à dépendre (voy. DÉPENDRE 3), qui, n'étant plus usité dans ce sens, et restant usité avec le sens de détacher, a fait changer vendre en pendre.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li chevaliers li a cunté Que mult li ert mesavenu Dou lairon qu'il ot despendu, Marie de France, Fable 33. Avant que l'empereur de Perse alast devant la chamelle, il amena le conte Gautier devant Jaffe, et le pendirent par les bras à unes fourches, et li dirent que il ne le despendroient point, jusques à tant qu'il auroient le chastel de Jaffe, Joinville, 271.

XVe s. Velà le mort, je vous le monstre, Joseph ; or le povez despandre, la Passion de N.S.J.C.

XVIe s. Encores les despend on, à force, du col de leurs meres pour les rendre à leurs espoux, Montaigne, I, 270. Le prevost le fit dependre, Despériers, Contes, LXIII. Et elle voyant le corps de son filz mort estendu, et sa mere encore pendue au gibet, aida elle mesme aux bourreaux à la despendre, Amyot, Agis et Cléomène, 22.

ÉTYMOLOGIE

Dé… préfixe, et pendre, v. a.