« couronnement », définition dans le dictionnaire Littré

couronnement

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couronnement

(kou-ro-ne-man) s. m.
  • 1Action de couronner et particulièrement de mettre la couronne sur la tête d'un souverain. Elle ne doute point de son couronnement [de recevoir la couronne], Corneille, Pomp. I, 2. Pour le couronnement on se servait de la couronne de Jeanne d'Évreux, troisième femme de Charles le Bel, princesse digne, par ses vertus, de cette espèce d'immortalité ; Marie de Médicis, femme de Henri IV, est la dernière qui ait été couronnée, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuvres, t. III, p. 360, dans POUGENS.

    Terme de blason. Ornement qui se met en tête d'un écusson.

    Taille-douce qui représente la manière dont on a couronné quelqu'un. Le couronnement d'épines de Jésus-Christ.

  • 2 Fig. Achèvement. … Pour couronnement d'une action si noire, Corneille, Othon, I, 1. Son sacrifice a reçu son couronnement, Pascal, Lett. 4. Quand je prévois la fin et le couronnement de son ouvrage [de Dieu] par les commencements qui en paraissent dans les personnes de piété, Pascal, Lettres, 1er fragment. C'est le couronnement de cette doctrine, Pascal, Prov. 10. Il ne lui manque plus que de mourir, enfin, Pour le couronnement de toutes ses sottises, Molière, l'Étour. V, 11. C'était le couronnement du crime, Sévigné, 41.
  • 3 Terme d'architecture. Ornement d'architecture terminant un édifice ou l'une des parties d'un édifice. La corniche est le couronnement des ordres d'architecture. La vie de l'homme avec tous ses projets s'élève comme une petite tour dont la mort est le couronnement, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.

    Ornement fait avec un morceau de fer à jour, qu'on met au-dessus d'une porte de clôture de chœur d'église, de cour ou de jardin.

    Couronnement de serrure, nom de certains ornements qui se mettent sur l'écusson et au-dessus de l'ouverture.

    Terme de maçonnerie. Couronnement de voûte, le plus haut de l'extrados d'une voûte.

    Terme de charpente. About d'un chevron qui est assemblé à enfourchement.

    Partie supérieure de certains meubles de certains vases. Cela forme un beau couronnement.

    Terme de marine. Le couronnement d'un vaisseau, la partie qui est au-dessus de la poupe.

  • 4 Terme d'art militaire. Couronnement du chemin couvert, prise d'un chemin couvert, de vive force.

    Occupation de la crête du glacis par l'assiégeant.

  • 5 Terme d'horticulture. Manière de tailler un arbre en forme de couronne.

    Terme d'eaux et forêts. Maladie d'un arbre qui se couronne.

  • 6 Terme d'accoucheur. Être au couronnement, se dit de la position de la tête de l'enfant, au moment où, après la rupture des membranes, elle se présente à l'orifice utérin, dont le contour lui forme une espèce de couronne.
  • 7 Terme de vétérinaire. Lésion du cheval couronné.

HISTORIQUE

XIIe s. Tuz cels ad mis Thomas en escumengement [excommunication], Qui à vostre fiz furent à sun corunement, Th. le mart. 134. De Deu as poesté e tun corunement ; De prince ne de lai ne l'as seculerment, ib. 75.

XIIIe s. Et fu cil coronemens en l'an de l'incarnation nostre Seigneur mil et dui cens et sis, Villehardouin, CLIV. Ensi fu esleus li quens Baudoins de Flandres à empereour, et fu pris li jor de son couronement trois semaines après Pasques, Villehardouin, CXI. Et fist atourner çou que il convenoit à couronnement de rois, Chr. de Rains, p. 10. Et fist ses hommes semonre pour iestre à son coronement, as octaves de la mi-aoust, ib. 163.

XVIe s. S'il advenoit que l'enfant eust les mains ou bras au coronement, ou hors les parties genitales, jamais on ne doit tendre, ny essayer l'extraction par iceulx, Paré, t. II, p. 629. Le col de la matrice, et principalement la bouche interieure d'icelle, dite vulgairement le couronnement, Paré, XVIII, 41. Ceste dignité estoit, par maniere de dire, le couronnement de toutes les charges, Amyot, Caton, 32. Pensant avoir perdu le couronnement [complément] de sa victoire, Amyot, Crassus, 55. Le dit louagier est tenu d'entretenir les bastimens de clouage et placcage… et pour ce qui touche à la couverture, de couronnement seulement, Nouv. Coust. génér. t. I, p. 308.

ÉTYMOLOGIE

Couronner ; provenç. coronamen ; anc. espagn. coronamiento ; ital. coronamento.