« commandeur », définition dans le dictionnaire Littré

commandeur

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commandeur

(ko-man-deur) s. m.
  • 1Chevalier pourvu d'une commanderie dans les anciens ordres militaires. Commandeur de Malte. Seigneur commandeur, mon maître don Juan vous demande si vous voulez lui faire l'honneur de venir souper avec lui, Molière, le Festin, III, 7. Le commandeur voulait la scène plus exacte ; Le vicomte indigné sortait au second acte, Boileau, Ép. VII. L'affaire eût été plus loin, si le commandeur ne l'eût interrompu avec tant d'impétuosité qu'il fut contraint de se taire, Saint-Évremond, Lettre au comte d'Olonne.

    Terme de pharmacie. Baume du commandeur de Permes, ou, simplement, baume du commandeur, sorte de préparation stimulante, due à une personne qui se nommait le commandeur de Permes.

  • 2Aujourd'hui, titre d'un grade élevé dans les ordres de chevalerie. Commandeur de la légion d'honneur.
  • 3Commandeur des croyants, titre que portaient les califes.
  • 4Aux Antilles, celui qui est chargé de l'inspection d'une exploitation, spécialement de la surveillance des nègres. Le fouet du commandeur. Vois-tu ce commandeur, hélas ! comme eux esclave, Du fouet armé, debout sous l'arbre du chemin ? Un chien est à ses pieds ; lui, sur un bloc de lave, Il surveille pensif son noir bétail humain, Lacaussade, cité dans J. des Débats, 14 mai 1861.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et lors refu Uters conmenderes de la terre ainz que il fust rois, Merlin, f° 52, verso. Entre frere Robert de Noers comandeor de Launei et les freres de la maison, Bibl. des chartes, 3e série, t. V, p. 87. Nous preismes quarante livres pour nos despens, et le remenant commendasmes à garder au commandeur du palais du Temple, Joinville, 254.

XVIe s. Ils maintienent que, quand les grands commandent, on doit fermer les yeux et obeïr : car encores que la chose fust injuste, que l'executeur est excusé et le commandeur responsable, Lanoue, 217. Commandeur general de toutes les armées et provinces unies, D'Aubigné, Hist. III, 203. L'eminence de ces haultes fortunes et commanderesses, Montaigne, IV, 28. Joinct qu'il semble requis que celuy qui commande soit meilleur que ceux à qui il commande, ce disoit un grand commandeur, Cyrus, Charron, Sagesse, I, 51. Cyrus, Alexandre, Caesar, trois grands commandeurs des hommes, Charron, ib. I, 6.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. comandaire, comandador ; espagn. comendador ; ital. commendatore ; du latin commendatorem, si l'on considère l'espagnol et l'italien ; de commendator et commendatorem, si l'on considère le vieux français et le provençal. Le français comandere et le provençal comandaire sont le nominatif, venant de commendátor, avec l'accent sur da ; comandeor et comandador sont le régime, et viennent de commendatórem, avec l'accent sur to.