« avérer », définition dans le dictionnaire Littré

avérer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

avérer

(a-vé-ré) v. a.
  • Avoir, donner la certitude qu'une chose est vraie. Il avéra le fait. J'en réponds sur ma tête et l'ai trop avéré, Corneille, Théod. III, 3. J'ai su par mes yeux avérer aujourd'hui Le commerce secret de ma femme et de lui, Molière, Sganar. 16.

    J'avère, j'avérerai, j'avérerais.

HISTORIQUE

XIIe s. E sevent tuit senz suspeçon Qu'or aveire [se vérifie] l'avision, Benoit de Sainte-Maure, II, 6513. Certainement est averée En lui tote la profecie, Benoit de Sainte-Maure, II, 7891. La prophecie averera [se vérifiera], Quant li filz Deu por nos morra, Adam, myst. p. 60.

XIIIe s. La moie foi en voil jurer, Que tot ce verroiz [vous verrez] averer, Ren. 14116. Tex raisons convient il averer par tesmoins loiax, Beaumanoir, LXI, 53.

XVe s. Les promesses de la duchesse furent averées [justifiées par l'événement], Froissart, II, II, 229. Pour mieux averer leur fait, Froissart, II, II, 121. Ce qui doit estre reputé à grand faute aux Princes, quand ils ne les averent ou font averer [les rapports qu'on leur fait], Commines, VIII, 13.

XVIe s. Comme il a esté adveré, Montaigne, I, 44. On ne sceut jamais adverer ny sçavoir comment il estoit mort, Amyot, Rom. 43. Le bon jugement de l'un est tesmoigné par la ruine de son païs, et l'erreur de l'autre adveré par l'heureux evenement de ce qu'il avoit voulu empescher, Amyot, Péric. et Fab. comp. 7. Craignant que le filz legitime ne fust occasion de faire rechercher et averer sa batardise, Amyot, P. Aem. 13.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. averar, aveirar ; ital. avverare ; de ad, à, et verus, vrai (voy. VRAI).