« aliénation », définition dans le dictionnaire Littré
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aliénation
- 1Vente, transport d'une propriété, d'un fonds.
- 2 Fig. Aliénation des esprits, aversion que des personnes ont les unes pour les autres.
Combien par là ne voit-on pas de mérites qui, par l'aliénation des cœurs ou par la contrariété des intérêts, bien loin d'activer la bienveillance et l'amour, excitent plutôt la jalousie et la haine
, Bourdaloue, Avent, 13.Des commandements qui, pouvant être exécutés à l'instant même, auraient créé dans la France un déplorable état de choses, mis l'aliénation à la place de la confiance, et fait avorter toutes vos intentions généreuses
, Mirabeau, Collection, t. I, p. 327.Ô corps mortel avec lequel je ne puis avoir ni guerre ni paix, parce qu'à chaque moment Il faut s'accorder, et à chaque moment il faut rompre ! ô inconcevable union, et aliénation non moins surprenante !
Bossuet, Pensées chrét. 37. - 3Aliénation d'esprit, aliénation mentale, égarement d'esprit, folie.
J'ai vu en elle de l'aliénation d'esprit
, Molière, l'Am. méd. III, 6.C'était une aliénation de sens, une maladie surnaturelle
, Guez de Balzac, Socrate, disc. 3.Absolument. Folie. On a dit que la colère est une courte aliénation.
HISTORIQUE
XIIIe s. Li rois, par ceste establison, jugea que les alienacions des clers fetes des fiez [fiefs] sanz la volenté le roi, fussent nules
, Liv. de just. 11.
XVIe s. Combien qu'ils aient une fois conferé ensemble, neanmoins il y avoit telle alienation, qu'ils s'en retournerent sans aucun accord
, Calvin, Inst. 208. Excusant sa confession sur l'alienation de son esprit, causée par le vin
, Yver, p. 565. Alienation d'esprit, syncopes…
, Paré, VIII, 23. Ces hargnes et riottes engendrent de grandes alienations de voulentez entre les personnes
, Amyot, P. Aem. 7. Ptolomaeus adonc revenant comme d'une pasmoison ou d'une alienation d'entendement en son bon sens…
, Amyot, C. d'Utiq. 47.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. alienatio ; de alienationem, de alienare, aliéner.