« affamer », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
affamer
- 1Priver de vivres, faire souffrir de la faim. Affamer une ville, l'ennemi.
Quand Porsenna affamait les Romains dans leurs murailles…
, Bossuet, Hist. III, 6. - 2 Terme de pêche. Attirer à l'aide d'un appât les sardines à fleur d'eau, à l'endroit où on tend un filet.
HISTORIQUE
XIIIe s. Je ne manjai pieça, toute sui afamée
, Berte, XLVI. Si fil se sont à lui clamé Que batu sont et afamé
, Ren. 486. Renart à porpenser s'est pris, Et dit que il est fox naïs, Se einsi se let afamer
, ib. 23535. Grant grace nous fist nostre Seigneur que il nous delivra, laquelle [ville] nous ne deussions pas avoir prise sans affamer
, Joinville, 216. Et ce poons nous voir tout cler, pource que par affamer la prist le roy Jehan au tens de nos peres
, Joinville, ib. [Le demon] qui nos tenoit en grief servage, Qui venoit les armes [âmes] tenteir, Et n'en voloit panre [prendre] autre gage, Pour les chetives affameir En sa chartre antive et ombrage
, Rutebeuf, II, 11.
XIVe s. Il fit vilainement ceux dedens afamer, Dont ilz se commencerent moult à espoanter
, Guesclin. 1202.
XVe s. Il les pensoit plutost avoir par affamer que par assaut
, Froissart, I, I, 139. L'intention des Anglois estoit de tenir ces Escots là endroit assiegés… et les cuidoient bien affamer en leur pays
, Froissart, I, I, 42. Monseigneur, pour Dieu merci ! prenez garde dessus vostre fils, car il s'affame là en la prison où il git
, Froissart, II, III, 13.
XVIe s. Au contraire Alexandre affamé d'avarice
, Ronsard, 664.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, afahant, affamé ; bourguig. efanti, efaimai ; provenç. afamar ; ital. affamare ; de ad (voy. À) et fames, faim (voy. FAIM).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
AFFAMER. - HIST. Ajoutez : XIIe s. … Li castiaus ne puet Estre affamés en nule guise ; Por nient ont la ville assise [assiégée]
, Perceval le Gallois, V. 3766.