« admonéter », définition dans le dictionnaire Littré

admonéter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

admonéter ou admonester

(a-dmo-né-té ou a-dmo-nè-sté. Les deux prononciations sont usitées. Dans le XVIe s. Bèze prononce amonester, et Palsgrave, p. 23, écrit ammonester et prononce les deux m. La syllabe ne, dans admonéter, prend l'accent grave quand la syllabe qui suit est muette, mais au futur et au condit. : amonéterai, amonéterais) v. a.
  • 1 Terme de jurisprudence dont on se servait autrefois, lorsqu'un particulier ayant commis une faute qui ne méritait pas une grande punition, le juge le mandait pour lui faire une remontrance. Mme de Dreux sortit hier de prison ; elle fut admonestée, Sévigné, 422.
  • 2En général, faire une remontrance à. De ces mêmes discours ses fils il admoneste, Régnier, Sat. V. On aurait… obligation A qui pourrait… Admonéter par nom et par surnom Ces ennemis jurés de la raison, Voltaire, Étrennes aux sots.

HISTORIQUE

XIIe s. Entre vous et le rei avez esté medlé ; L'apostolies l'en a sovent araisuné ; Li prelat du reaume l'en unt amonesté, Th. le Mart. 84. Et cele qui sa mort desire, De l'autre part li amoneste Qu'isnelement li trant [tranche] la teste, la Charette, 2920.

XIIe s. Il est convenable coze au segneur qu'il les amoneste qu'il y metent de lors volenté soufisament, Beaumanoir, XLIX, 5. Et doit cis meffès estre amonestés par sainte Eglise, Beaumanoir, XI, 13. De pecheor misericorde, Puisque franchise s'i acorde, Et le vous prie et amoneste ; Ne refusés pas sa requeste, la Rose, 3325.

XIVe s. Il n'appartient pas au magnanime fuir ou refuser celui qui le admoneste en raison, Oresme, Eth. 120. Il ensaignoit les mariniers et amonestoit que il gardassent bien…, Oresme, ib. 4.

XVe s. Messire Gui de Flandres qui admonestoit et prioit tous les compagnons de bien faire, Froissart, I, I, 69. Et [Louis XI] dit au dit herault plusieurs autres raisons pour admonester le roy d'Angleterre de prendre appoinctement avecques lui, Commines, IV, 5. Comme amour et vaillance chevaleureuse admonestent souvent le courage des bons à entreprendre choses honorables, Hist. de Bouciq. I, 16.

XVIe s. Ses amis l'admonestoient qu'il regardast à ce qu'il disoit, Amyot, Sol. 65. Estant bien confessé et admonesté, aiant baisé sa femme et ses enfants, D'Aubigné, Faen. III, 2. Qui est admonesté est à demy armé, Palsgrave, p. 417.

ÉTYMOLOGIE

Berry, amonéter et amonnéter ; provenç. et espagn. amonestar ; portug. admoestar ; d'un verbe bas-latin, admonestare, fait d'une forme bas-latin admonestum ou admonistum, de admonere, avertir, de ad, à, et monere, avertir (voy. MONITION).