« acquêt », définition dans le dictionnaire Littré
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acquêt
- 1 Terme de jurisprudence. Chose acquise par donation ou testament.
- 2 Au plur. Biens acquis pendant le mariage par l'un ou l'autre des époux et qui tombent dans la communauté ; par opposition à propres, ceux qui ne tombent pas dans la communauté.
Dans les pays où une coutume locale a disposé des propres, Bodin dit très bien qu'il ne faudrait confisquer que les acquêts
, Montesquieu, Espr. V, 15. - 3Profit, gain.
Le prophète parlant à ces riches qui entassent acquêts sur acquêts et joignent maisons à maisons…
, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 360.Des acquêts de son lit accroître son domaine
, Régnier, Sat. XII.Il y a des gens qui gagnent leur réputation par supercherie, mais la vôtre est un légitime acquêt
, Guez de Balzac, Livre V, Lettre X. - 4Acquêts, droit jadis dû au roi ou au seigneur par les roturiers acquéreurs de fiefs.
- 5Proverbe. Il n'y a si bel acquêt que le don ; c'est-à-dire il n'y a point de bien plus agréablement acquis que celui qui nous est donné.
REMARQUE
Ce mot, dans la signification d'un immeuble acquis à titre onéreux ou lucratif par une personne pendant le mariage, ne se dit qu'au pluriel ; mais dans son sens primitif on l'emploie au singulier.
HISTORIQUE
XIIIe s. Se li mueble ne pooient soufire, on doit penre les aquès
, Beaumanoir, XXI, 6. Après, la mere morut, et li enfant demanderent la moitié du fief, par la raison de l'aqueste lor mere
, Beaumanoir, XIV, 20. Por ta malice te consentira Dieux à destruire à tes anemis, et à chacier de ton terrien aquest
, Psautier, B. M. 258, f. 63.
XVe s. Il n'est pas apparant qu'il se fust mis en peril pour si peu de choses, où il ne povoit avoir acquest ne nulle gloire
, Commines, V, 1. Jamais mal acquest ne profite
, Villon, Ball. Leçon aux enfants perdus.
XVIe s. Tous biens sont reputés acquests, s'il n'appert du contraire
, Loysel, 222. Mais tu as eu par un don liberal De leurs francs cueurs un acquest general
, Marot, II, 312. Afin que ce ne fust pas un acquest, mais une naturelle possession
, Montaigne, I, 152. Les afflictions employées à l'acquest d'une resjouissance éternelle
, Montaigne, I, 283.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. acquit, aquest ; ital. acquisto ; par contraction de acquisitum, de acquirere, acquérir (voy. ACQUÉRIR). En Berry, acquêt, abatis de volaille.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ACQUÊT. - REM. Ajoutez : Le Code civil emploie acquêt au singulier en parlant d'immeubles acquis pendant le mariage : Tout immeuble est réputé acquêt de communauté, s'il n'est prouvé que l'un des époux en avait la propriété ou possession légale antérieurement au mariage, ou qu'il lui est échu depuis à titre de succession ou donation, art. 1402.