« évent », définition dans le dictionnaire Littré

évent

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

évent

(é-van) s. m.
  • 1L'exposition au vent, le grand air. Mettre des marchandises, des hardes à l'évent.

    Donner de l'évent à une pièce de vin, y donner de l'air en faisant une petite ouverture par en haut.

    Fig. et familièrement. Avoir la tête à l'évent, être très étourdi. Écoutez, vous avez une tête à l'évent, Dont la vivacité pourrait enfin vous nuire, Dancourt, Mme Artus, I, 5.

    Une tête à l'évent, un étourdi. Elle est une tête à l'évent, Th. Corneille, D. César d'Avalos, I, 1. Cette tête à l'évent me prend pour quelque grue, Montfl. Fille capt. III, 3.

  • 2Altération des viandes et des liqueurs qui ont été exposées trop longtemps au grand air. Du lard qui sent l'évent. Du vin qui a de l'évent.

    Fig. Je craindrais… Que votre vin… Vu le long temps qu'il est en perce, Se sentît un peu de l'évent, Régnier, Louanges de Mac.

    Défaut du plâtre éventé.

  • 3 Terme d'histoire naturelle. Nom donné aux narines des cétacés, parce qu'ils rejettent par là, en soufflant, l'eau restée dans leur bouche, chaque fois qu'ils la ferment pour avaler leur nourriture.
  • 4 Terme de fondeur. Nom de petits rouleaux de cire qu'on place perpendiculairement au modèle, qu'on entoure d'une enveloppe de terre rouge et de fiente de cheval, et qu'on soumet au feu de petites bûches de bois rangées autour du modèle ; la cire se fond, et il reste autant de petits canaux formés par l'enveloppe qui s'est durcie qu'il y avait d'évents. C'est par les évents que s'échappe l'air chassé par la matière en fusion.
  • 5 Terme d'artillerie. Différence en moins du diamètre du boulet au calibre de la pièce. Aujourd'hui on ne dit plus que vent en ce sens. Voy. ce mot.
  • 6Défectuosité d'un canon de fusil, d'une mine, qui consiste en une petite ouverture ou fente par où l'air peut passer.
  • 7Ancien terme de commerce. Mesurer une pièce sans évent, la mesurer de manière qu'il ne reste rien par-dessus l'aunage. Faisons très expresses défenses auxdits gardes-jurés et aux préposés, d'auner lesdites toiles autrement que bois à bois et sans pouce ni évent, Lett. pat. 28 juin 1780, art. 9.

HISTORIQUE

XVIe s. Tenir les tonneaux bien bouchés, de peur de l'esvent, De Serres, 211.

ÉTYMOLOGIE

Voy. ÉVENTER.