« vaurien », définition dans le dictionnaire Littré
vaurien
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
vaurien
(vô-riin) s. m.
- 1Homme qui ne vaut rien, qui est capable de mauvaises actions.
Et qu'avecque le cœur d'un perfide vaurien, Vous confondiez les cœurs de tous les gens de bien ?
Molière, Tart. v, 1.Je ne finirais pas ces détails, si je voulais suivre toutes les routes par lesquelles, durant mon apprentissage, je passai de la sublimité de l'héroïsme à la bassesse d'un vaurien
, Rousseau, Conf. I.Je consens que vous me preniez pour un vaurien, mais non pour un sot
, Diderot, Neveu de Rameau. - 2Familièrement et dans un sens moins sévère.
Ce petit vaurien d'enfant ! Les vauriens ne me déplaisent pas toujours, pourvu qu'ils n'aillent pas jusqu'au vice et au déshonneur
, Maintenon, Lett. à Mme de Caylus, 24 janv. 1718.Votre Majesté m'écrit qu'elle va se mettre à être un vaurien ; voilà une belle nouvelle qu'elle m'apprend ; et qui êtes-vous donc, vous autres maîtres de la terre ?
Voltaire, Lett. au roi de Pr. 15 avril 1758.Nous devons nous accuser, moi et quelques autres vauriens, de nous être amusés pendant longtemps aux dépens de l'abbé Trublet
, Grimm, Corresp. t. I, p. 78.Chez nos descendants on n'aura… Pas même un aimable vaurien
, Béranger, Age futur. - 3Au fém. Vaurienne, s'est dit d'une femme, d'une petite fille vicieuse ou pleine de malice (par abus, comme si vaurien était un adjectif en ien).
Franchement, monsieur, la femme est un peu vaurienne, mais elle a du bon
, Marivaux, Surpr. de l'amour, II, 5.
ÉTYMOLOGIE
Vau pour vaut, de valoir, et rien ; picard, valerien ; bourguig. vauran ; Berry, vaurin, au féminin vaurenne, vaurienne ; wallon, vârein, reinvâ. On trouve au XVe siècle vaultneant.