« timide », définition dans le dictionnaire Littré

timide

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

timide

(ti-mi-d') adj.
  • 1Qui manque de hardiesse ou d'assurance. Cet animal est fort timide. Monsieur [le frère de Louis XIII] était timide et paresseux au souverain degré, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 447, dans POUGENS. Est-il possible, dis-je, qu'un homme si assuré dans la guerre soit si timide en amour ? Molière, Am. magn. I, 1. Le roi [Louis XIV] la vit [Christine]… mais à peine lui parla-t-il ; élevé dans l'ignorance, le bon sens avec lequel il était né, le rendait timide, Voltaire, Louis XIV, 6. Elle hésite, elle n'ose, elle unit dans son âme L'audacieux despote et la timide femme, P. Lebrun, Marie Stuart, II, 2.

    Timide à, suivi d'un infinitif. Et, timide à l'aimer, je meurs [je brûle] d'en être aimée, Corneille, Toison d'or, IV, 2. Une amante moins belle aime mieux, et du moins, Humble et timide à plaire, elle est pleine de soins, Chénier, Élégies, II, 17.

    Timide envers. Le malheur et le repentir l'avaient rendu timide envers la destinée, Staël, Corinne, I, 1.

    Substantivement. On ne voyait pas autour de lui des rangs affreux de gardes en haie pour effrayer les timides ou pour rebuter les importuns, Fléchier, Panégyr. St Louis.

  • 2Il se dit des actions, du discours, du caractère, etc. L'amour n'est guère heureux lorsqu'il est trop timide, Quinault, Atys, IV, 1. Faut-il qu'en un moment un scrupule timide Perde…, Racine, Bajaz. II, 3. Quels timides conseils m'osez-vous suggérer ? Racine, Athal. III, 6. Je ne sais si cette négligence, Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence, Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs, Relevaient de ses yeux les timides douceurs, Racine, Brit. II, 2. Les habitudes timides des animaux fugitifs devant l'homme, Buffon, Ois. t. XIV, p. 261. Un âme noble et fière a beau se roidir et s'élever, un tempérament timide ne peut se refondre, Rousseau, Lett. à M de St-Germ. Corresp. t. VII, p. 238, dans POUGENS. C'est d'un pied timide qu'ils [les païens] approchaient eux-mêmes des idoles, Condillac, Hist. anc. III, 3.

    Fig. Marche timide, conduite excessivement prudente.

  • 3Il se dit du manque de hardiesse dans les œuvres de l'esprit. Ecrivain timide. Style timide. Qu'on ne s'attende pas pourtant de trouver ici une version timide et scrupuleuse des paroles de Longin, Boileau, Traité du sublime, Préface du trad. 1674. Qu'on ne soit plus surpris, si, à mesure que le goût devient plus difficile, l'imagination devient plus timide et plus froide, Marmontel, Œuv. t. VI, p. 69.

    Se dit d'une manière de travailler du peintre, du sculpteur ou du graveur, qui manque de décision et de fermeté. Un faire timide. Pinceau, ciseau, burin timide.

HISTORIQUE

XVIe s. La mere du timide ne sçait que c'est de pleurer, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Lat. timidus , de timeo, craindre, comme pavidus de paveo.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TIMIDE. Ajoutez :
4 S. f. La timide, sorte de papillon, bombyx trepida.