« symbole », définition dans le dictionnaire Littré

symbole

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

symbole

(sin-bo-l') s. m.
  • 1 On appelait symbole chez les Grecs les paroles, les signes auxquels les initiés aux mystères de Cérès, de Cybèle, de Mithra se reconnaissaient, Voltaire, Dict. phil. Credo.
  • 2Figure ou image employée comme signe d'une chose. [Serpent réchauffé] Symbole des ingrats ! La Fontaine, Fabl. X, 2. Depuis que le roi a pris un soleil pour son symbole, et qu'il s'est approprié ce bel astre, Bouhours, Entret. d'Ar. et d'Eug. 6. Tout symbole doit avoir un caractère propre et distinctif, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 32, dans POUGENS. Sachez qu'en général le symbole est froid, et qu'on ne peut lui ôter ce froid insipide, mortel, que par la simplicité, la force, la sublimité de l'idée, Diderot, ib. p. 88. Le symbole est un signe relatif à l'objet dont on veut réveiller l'idée, Marmontel, Œuvr. t. VII, p. 181. La faucille est le symbole des moissons, la balance est le symbole de la justice, Marmontel, ib. t. X, p. 237. Le symbole est indispensable dans l'emblème, et il ne l'est pas dans la médaille, Genlis, Veillées du château t. I, p. 259. J'apportai un bouton de rose avec ses épines, comme le symbole de mes espérances mêlées de beaucoup de craintes, Bernardin de Saint-Pierre, Chaum. ind. Le secret est d'une nature si divine, que les premiers hommes de l'Asie ne parlaient que par symboles, Chateaubriand, Génie, I, I, 2.

    Fig. Guillaume, enfant de chœur, prête sa main novice ; Son front nouveau tondu, symbole de candeur…, Boileau, Lutr. I.

  • 3Particulièrement, marque, figure qu'on voit sur les médailles, et qui sert à désigner soit des hommes ou des divinités, soit des contrées, des royaumes, des provinces, des villes. La ville de Paris a pour symbole un vaisseau.
  • 4Symboles sacrés, ou, simplement, symboles, les signes extérieurs des sacrements.
  • 5Formulaire qui contient les principaux articles de la foi. Le premier concile général, où 318 évêques qui représentaient toute l'Église… dressèrent le symbole où la consubstantialité du Père et du Fils est établie, Bossuet, Hist. I, 11. Qu'on dise tout ce qu'on voudra du Symbole des Apôtres, ce sera toujours un fait véritable, qu'il est reçu et pratiqué par tout ce qui porte le nom de chrétien, Bossuet, 2e instr. past. 125. Au lieu de casser la tête à un ennemi renversé, il le forçait à renier son symbole religieux, Mérimée, Préface des aventures de Faeneste, par A. d'Aubigné.

    Le Symbole des Apôtres, et, absolument, le symbole, celui qui fut établi par les apôtres, et qui commence par ces mots : Je crois en Dieu le Père tout-puissant…

  • 6 Terme de rhétorique. Espèce de trope par lequel on substitue au nom d'une chose le nom d'un signe que l'usage a choisi pour la désigner. Ex. : à la fin j'ai quitté la robe pour l'épée, Corneille, Ment. I, 1. La robe, c'est-à-dire la magistrature ; l'épée, c'est-à-dire l'état militaire. C'est une espèce de métonymie.
  • 7Symbole chimique, nom donné par les chimistes aux lettres initiales par lesquelles, pour abréger, ils désignent les corps élémentaires. O et S sont les symboles de l'oxygène et du soufre.

HISTORIQUE

XVIe s. Le pain est un symbole, sous lequel nostre Seigneur nous offre la vraye manducation de son corps, Calvin, Instit. 1113. Ces trois firent là un symbole [conspiration], et y taillerent bien de la besogne que l'on a bien sceu depuis et veu éclore, Brantôme, Capit. estrang. t. II, p. 90.

ÉTYMOLOGIE

Lat. symbolum, de σύμϐολον, marque convenue, de συμϐάλλειν, mettre ensemble, de σὺν, avec et βάλλειν, jeter (voy. BALISTIQUE).