« splendeur », définition dans le dictionnaire Littré
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splendeur
- 1Grand éclat de lumière.
Et sans votre splendeur divine [ô soleil], La terre n'aurait point de climats fortunés
, Quinault, Phaéth. IV, 1.Tout homme, en te voyant [Byron], reconnaît dans tes yeux Un rayon éclipsé de la splendeur des cieux
, Lamartine, Méd. II.Seigneur, je vous bénis ! de ma lampe mourante Votre souffle vivant rallume la splendeur
, Hugo, Odes, v, 14.Fig.
Joas les touchera par sa noble pudeur, Où semble de son sang reluire la splendeur
, Racine, Ath. I, II.De ces chagrins mortels son esprit dégagé Souvent reprend sa force et sa splendeur première
, Voltaire, Sémiram. I, 1.Usité en ce sens seulement dans le langage poétique et élevé ; d'Alembert dit même qu'il n'est jamais usité au propre ; c'est une erreur.
- 2 Fig. Grand éclat d'honneur et de gloire.
Regarde le malheur de Brute et de Cassie : La splendeur de leurs noms en est-elle obscurcie ?
Corneille, Cinna, I, 3.Déplorable Sion, qu'as-tu fait de ta gloire ? Tout l'univers admirait ta splendeur
, Racine, Esth. I, 2.À d'illustres parents s'il doit son origine, La splendeur de son sort doit hâter sa ruine
, Racine, Ath. II, 5.Nous avons pour les grands et pour les gens en place une jalousie stérile ou une haine impuissante, qui ne nous venge point de leur splendeur et de leur élévation
, La Bruyère, IX.Un éclat qui ne dégénérait point de l'ancienne splendeur de sa maison
, Rousseau, Conf. X. - 3Magnificence, accompagnée de beauté.
De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ?
Racine, Bérén. I, 5.Qu'ils pleurent, ô mon Dieu ! qu'ils frémissent de crainte, Les malheureux qui de ta cité sainte Ne verront point l'éternelle splendeur
, Racine, Athal. II, 9.Tout chez lui [Richelieu] était splendeur et faste, tandis que chez le roi tout était simplicité et négligence
, Voltaire, Mœurs, 176.Le bien de l'État et la splendeur du trône
, Voltaire, Dict. phil. Propriété.Il y avait tant de magnificence dans leurs tombeaux [des anciens], que le contraste du néant de la mort et des splendeurs de la vie s'y faisait sentir
, Staël, Corinne, IV, 2.
HISTORIQUE
XIIe s. Del deseier de le [la] deventriene [extérieure] splendor
, Job, p. 469.
XVe s. Le droit soleil de mes yeulx, la droite splendeur de mon front
, Chastelain, Chron. du duc Phil. ch. 5.
XVIe s. Tout luysant d'or et d'escarboucles fines, Qui du cler feu en splendeur sont affines
, Marot, IV, 56. [La fortune] Ce n'est autre que fiction de l'esprit, s'eblouissant à regarder une telle splendeur, se perdant à sonder un tel abyme
, Amyot, Préface. Qu'on voye, o tout-puissant, Ton œuvre en tes servans, ta splendeur sur leur race
, Desportes, Œuv. chrest. XVIII, Prière de Moyse. Concevoir la splendeur de la vertu en sa pureté naïfve
, Montaigne, I, 165. La splendeur d'un esclair
, Montaigne, I, 166.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. splendor ; espagn. esplendor, ital. splendore ; du lat. splendorem. Palsgrave, p. 22, au XVIe siècle, dit que ce mot se trouve seulement dans Jehan Lemaire, auteur de la fin du XVe siècle ; mais le mot est plus ancien.