« souper », définition dans le dictionnaire Littré
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souper [1]
- 1Repas, ordinaire du soir (l'usage du souper tend à disparaître dans les grandes villes).
M. de Coulanges me donna un grand souper, où tout le monde s'assembla pour me dire adieu
, Sévigné, 55.Enfin sur les huit heures, j'entends une cloche, c'est le souper
, Sévigné, 562.Tous les jours [à la cour], des plaisirs, des comédies, des musiques, des soupers sur l'eau
, Sévigné, 297.Depuis qu'il avait la goutte, il [Leibnitz] ne dînait que d'un peu de lait ; mais il faisait un grand souper, sur lequel il se couchait à une ou deux heures après minuit
, Fontenelle, Leibnitz.Si on apprenant à dix heures du matin que la moitié du globe a péri, on irait à cinq heures au spectacle, et on arrangerait un souper
, Voltaire, Lett. à Richelieu, 25 mars 1775.Faire des soupers fins où l'on périt d'ennui
, Gresset, Méch. II, 3.Le souper était proprement le seul repas des Romains ; le matin, sur le midi, ils ne mangeaient qu'un morceau
, Condillac, Hist. anc. XI, 3.En vérité, il y a deux choses qu'on devrait bien retrancher de la société, les grands soupers et les visites
, Genlis, Vœux témér. t. III, p. 122, dans POUGENS.Les beautés vagabondes, qui vont de spectacles en spectacles, chercher des aventures, c'est-à-dire des soupers
, Mercier, Tabl. de Paris, 542.Petits soupers, soupers délicats, où il n'y a que des intimes.
Grandeur et grâces, grenadiers et muses, trompettes et violons… société et liberté [chez le roi de Prusse], qui le croirait ? tout cela pourtant est très vrai, et tout cela ne m'est pas plus précieux que nos petits soupers
, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 99.Là se forment ces délicieuses parties, suivies de ces petits soupers plus délicieux encore, qui se passent à médire d'une femme, à relever l'excellence d'un ragoût, à raconter des aventures apprêtées, et à se persifler réciproquement
, Diderot, Prom. sceptiq. - 2Mets qui composent le souper. Je vais acheter mon souper.
Le boulanger et la fruitière voulaient bien nous fournir encore, l'un du pain, l'autre du fromage ; c'étaient là nos soupers,
Marmontel, Mém. III. - 3Après-soupée ou après-souper, voy. ces mots à leur rang.
HISTORIQUE
XIIe s. Dunc seeient les genz le plus à lur super
, Th. le mart. 48.
XIIIe s. Les table furent mise, [ils] s'assirent au souper
, Berte, III.
XIVe s. Il fut reçu courtoisement par les gens [de] Collatin ; si avint que après le souper…
, Bercheure, f° 26, verso.
XVIe s. Aujourd'hui nous employons les potages et viandes bouillies à nos disners, et les rosties à nos souppers ; chose tournée en tel usage chez nous que ce grand chancelier de l'Hospital, voulant introduire la frugalité en France, fit par edit particulier deffenses d'user d'autres viandes que du bouilly à disner, et reserver le rosty pour le soupper
, Pasquier, Lett. t. II, p. 547.
ÉTYMOLOGIE
Voy. SOUPER 2 ; wallon, sopé ; bourguig. sôpai ; au XVIe siècle, on disait aussi soupée.