« soumis », définition dans le dictionnaire Littré

soumis

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

soumis, ise

(sou-mî, mi-z') part. passé de soumettre
  • 1Qui est mis sous l'autorité. J'ordonne, poursuit-il [le Seigneur], que tout lui soit soumis [à Nabuchodonosor], jusqu'aux animaux, Bossuet, Reine d'Anglet. Elle [l'âme] se tourmente de voir son bien si détaché d'elle-même, si exposé au hasard, si soumis au pouvoir d'autrui, Bossuet, la Vallière. Jadis Priam soumis fut respecté d'Achille : J'attendais de son fils encor plus de bonté, Racine, Andr. III, 6. Ses gardes, son palais, son lit, m'étaient soumis, Racine, Brit. IV, 2. Les orages, les vents, les cieux te sont soumis, Racine, Esth. I, 4.

    Filles soumises, voy. FILLE, n° 11.

    Terme de fortification. On dit d'un ouvrage qu'il est soumis à un autre, pour dire qu'il en est dominé.

  • 2Qui obéit. Le vrai intérêt de ceux qui gouvernent est d'intéresser aussi à leur conservation les peuples soumis, Bossuet, 5e avert. 56. Ces gens qui, par une âme à l'intérêt soumise, Font de dévotion métier et marchandise, Molière, Tart. I, 6. Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis, Racine, Phèd. I, 3.

    Il se dit des choses. Et ma douleur soumise aux soins de le venger…, Corneille, Sert. v, 3.

  • 3 Absolument. Disposé à l'obéissance. Un fils soumis et respectueux. Sophie semble pressentir ces emportements et le regarde ; ce seul regard le désarme et l'intimide : il est plus soumis qu'auparavant, Rousseau, Ém. v. Il [l'abbé] est le complaisant soumis de madame, assiste à sa toilette, surveille la maison, Mercier, Tabl. de Par. 90. La métamorphose de l'amant soumis en mari impérieux, Letourneur, Trad. de Clar. Harlowe, Lett. 68.

    Il se dit des choses. …Je ne puis voir d'un cœur lâche et soumis La sœur de mon époux déshériter mon fils, Corneille, Perth. I, 2. Ces plaintes respectueuses qu'une douleur soumise répand devant Dieu pour les faire mourir à ses pieds, Bossuet, 3e serm. Concept. 2. Monsieur et Madame, qui, fidèles à tous leurs devoirs, ont eu pour elle des respects si soumis, si sincères, si persévérants, Bossuet, Reine d'Anglet. Il y a dans l'admiration une ignorance soumise qui, contente de ce qu'on lui montre des grandeurs de Dieu, ne demande pas d'en savoir davantage, Bossuet, Élév. sur myst. XVIII, 11. Votre prière n'était pas assez soumise et assez pure, Massillon, Car. Prière 2. Une conduite à la fois si réservée, si soumise et en même temps remplie de soins si recherchés et si délicats, Genlis, Vœux témér. t. I, p. 95, dans POUGENS.