« souloir », définition dans le dictionnaire Littré
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souloir
- Terme vieilli dont il ne reste que l'imparfait, à peine encore usité quelquefois. Avoir coutume.
Quel soin… Fait que je ne suis plus ce que je soulais être ?
Régnier, Dial.En grande estime il soulait être
, Scarron, Poés. div. Œuv. t. VII, p. 21, dans POUGENS.Quant à son temps… Deux parts en fit, dont il soulait passer L'une à dormir et l'autre à ne rien faire
, La Fontaine, Épît.L'usage a préféré dans les verbes… Être accoutumé à souloir
, La Bruyère, De quelques usages.E [le peuple de saint Louis] regrettera toujours la tombe de quelques messieurs de Montmorency, sur laquelle il soulait de se mettre à genoux durant la messe
, Chateaubriand, Génie, III, 1, 8.
REMARQUE
1. Souloir est une des plus grandes pertes que la langue ait faites ; car combien avoir coutume, dont on est obligé de se servir, est lourd et incommode !
2. Chateaubriand a dit à tort : Il soulait de… ; l'ancien usage ne mettait pas de.
HISTORIQUE
Xe s. Si cum il semper solt haveir
, Fragm. de Valenc. p. 468.
XIe s. Jà c'est Rolanz qui tant vus soelt amer
, Ch. de Rol. CXLVII.
XIIe s. Et les douz mots que [je] soil à lui [elle] parler
, Couci, XXII. Nous li soliens vaincre et finer les estors [les combats]
, Sax. XXVII.
XIIIe s. L'en sieult dire, et voirs est, ce cuit [je pense] : Encontre vezié, recuit [à bon chat, bon rat]
, la Rose, 7389.
XIVe s. Ceux qui seulent mengier et boire indifferemment ce que est mis devant eulx
, Oresme, Éth. 95.
XVe s. Ainsi comme en icelle morte saison les gentilshommes se seulent esbattre à chasser aux lievres… le bon Bouciquaut, par maniere de soulas, s'esbattoit à chasser aux ennemis
, Bouciq. I, 12.
XVIe s. Je souloys jadiz boyre tout, maintenant je n'y laisse rien
, Rabelais, Garg. I, 5.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. et espagn. soler ; portug. soer ; ital. solere ; du lat. solere.