« soigneux », définition dans le dictionnaire Littré
soigneux
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
soigneux, euse
(soi-gneû, gneû-z' ; du temps de Richelet, la prononciation était soi-nieux) adj.
- 1Qui met du soin, de l'attention à ce qu'il fait. Un ouvrier, un domestique soigneux.
A-t-il eu près de vous un plus soigneux agent ?
Corneille, Nicom. IV, 2. - 2Qui range, qui ménage les objets d'usage, de service.
Je suis fâché qu'elle ne soit pas soigneuse ; c'est un défaut auquel on fait trop peu d'attention
, Genlis, Ad. et Th. t. II, p. 146, dans POUGENS. - 3Qui prend soin, souci de quelque chose.
Il avait été malpropre toute sa vie ; mais l'amour, qui fait de plus grands miracles, le rendit soigneux de sa personne sur la fin de ses jours
, Scarron, Rom. com. I, 19.Madame, soigneuse de se former sur le vrai
, Bossuet, Duch. d'Orl.Vous êtes si soigneuses d'orner vos corps, vous usez pour cela de tant d'artifices
, Bourdaloue, Myst. Très saint sacrem.Aussi soigneux désormais de me faire oublier, que j'avais été autrefois curieux de faire parler de moi
, Boileau, Disc. sur la sat. XI.Cette cour… à ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire
, Racine, Bérén. II, 2.Que Pharnace m'offense, il offre à ma colère Un rival dès longtemps soigneux de me déplaire
, Racine, Mithr. II, 3.Le peuple de Dieu qui habitait cette terre sainte, peu soigneux de l'alliance de ses pères…
, Massillon, Panégyr. saint Bernard.Il était économe et soigneux de son bien
, Chénier, Fable. - 4En parlant des choses, qui est fait avec soin. De soigneuses recherches.
HISTORIQUE
XIIIe s. Et ce me fait vivre amoureux Et desireux D'estre songneux De manoir adès en plaisance
, Jubinal, Contes, etc. t. II, p. 192. Or soiez bien soigneuse de son respassement [de la réconforter]
, Berte, XLVII.
XVe s. Soit roys songneus de son regne garder ; Ses barons doit et prodommes chierir
, Deschamps, Gouvern. des rois.
XVIe s. Jugeants que soigneux de leurs affaires privées, ils le seroient des publicques
, Montaigne, II, 9. La delicatesse y est à fuyr [à table], et le soigneux triage du vin
, Montaigne, II, 15. Personnage serviable, soigneux de faire plaisir, et secourable
, Amyot, Crass. 15.
ÉTYMOLOGIE
Soin ; provenç. sognos.