« scélérat », définition dans le dictionnaire Littré
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scélérat, ate
- 1Coupable ou capable de grands crimes.
Le galant [un chat] fait le mort, et du haut d'un plancher Se pend la tête en bas ; la bête scélérate à de certains cordons se tenait par la patte
, La Fontaine, Fabl. III, 18.Un riche, criminel et scélérat
, Bourdaloue, Carême, II, Rich. 23.Des enfants scélérats qui trompent notre amour
, Ducis, Lear, II, 7.Par exagération.
Florine : Scélérats en amour, dont les langues traîtresses Nous font bien plus de tort que toutes nos faiblesses
, La Chaussée, Préj. à la mode, IV, 4. - 2En parlant des choses, qui a le caractère des grands crimes. Une action scélérate.
Que voilà qui est scélérat !
Molière, Bourg. gent. III, 10.Fig.
L'air en gros y est un peu scélérat [à Marseille]
, Sévigné, t. III, p. 184, éd. RÉGNIER. - 3 S. m. et f. Un scélérat, une scélérate.
Crains les dieux, scélérat, crains les dieux ou Pompée
, Corneille, Sertor. V, 4.Tu vois en don Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté
, Molière, Festin, I, 1.Lui ! [un méchant homme] de semblables tours il ne craint point l'éclat ; Il a permission d'être franc scélérat
, Molière, Mis. V, 1.Toujours les scélérats ont recours au parjure
, Racine, Phèdre, IV, 2.Par plaisanterie.
Adieu, l'aimable scélérat ; écrivez-moi donc de temps en temps
, Sévigné, Au prés. de Moulceau, 1er juin 1684.Par exagération.
Ah ! m'amour, vous la croyez ! c'est une scélérate ; elle m'a dit cent insolences
, Molière, Mal. imag. I, 7.Ton pauvre Covielle, petite scélérate ! allons, vite, ôte-toi de mes yeux, vilaine, et me laisse en repos
, Molière, Bourg. gent. III, 8.Ah ! les scélérats d'hommes ! quand on les étranglerait tous …
, Beaumarchais, Mère coup. I, 4. - 4Scélérate, s. f. espèce de renoncule, ranunculus sceleratus, L. à cause de ses propriétés toxiques.
ÉTYMOLOGIE
Lat. sceleratus, de scelus, crime. Au XVIe siècle, on disait sceleré. Scélérat est un latinisme, ou un italianisme (scelerato).