« sépulcre », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
sépulcre
- 1Tombeau, en parlant des anciens. Les sépulcres de l'Egypte.
Le saint sépulcre, le sépulcre où Jésus-Christ fut déposé après sa mort.
Le Saint-Sépulcre, nom d'une église à Jérusalem contenant, à ce qu'on croit, le sépulcre où fut mis Jésus-Christ.
Chanoine du Saint-Sépulcre, chanoines institués par Godefroy de Bouillon pour desservir cette église.
Chevaliers du Saint-Sépulcre, ordre militaire fondé en 1492 par Alexandre VI.
Fig. Dans le langage de l'Écriture, des sépulcres blanchis, des hypocrites ; locution tirée de ce que, les tombeaux étant impurs chez les Juifs, on avait soin de les blanchir à la chaux, pour avertir de ne pas s'en approcher ; de sorte que le sépulcre, blanc au dehors, était impur au dedans.
L'ambition fait trouver ces expédients dangereux où, semblable à un sépulcre blanchi, un juge artificieux ne garde que les apparences de la justice
, Bossuet, le Tellier.Découvrant …la puanteur de ces sépulcres blanchis
, Massillon, Or. fun. Villeroy. - 2Dans le langage élevé ou poétique, monument funéraire.
On enveloppe presque de même façon ceux qui naissent et ceux qui sont morts : un berceau a quelque idée d'un sépulcre ; et c'est la marque de notre mortalité qu'on nous ensevelisse en naissant
, Bossuet, 1er sermon, Nativité, 2.Lazare meurt ; son corps abandonné trouve à peine un peu de terre qui lui serve de sépulcre
, Massillon, Carême, Mauv. riche.Si la moindre persécution y venait [à Ferney] effrayer mon indépendance, il y a partout des sépulcres, rien ne se trouve plus aisément
, Voltaire, Lett. Mme de St-Julien, 3 mars 1769.Dans un même sépulcre enferme-nous tous deux
, Voltaire, Scythes, IV, 6.Fig.
Oui, Pompée avec lui porte le sort du monde, Et veut que notre Égypte en miracles féconde Serve à sa liberté de sépulcre, ou d'appui
, Corneille, Pomp. I, 1.La demeure de l'oisif est un sépulcre
, Diderot, Claude et Nér. II, 29. - 3 Fig. Il se dit de ce qui enveloppe, enferme comme un sépulcre.
Nos corps sont des sépulcres où nos âmes sont gisantes et ensevelies
, Bossuet, Pensées chrét. 7.Enfermé dans ce sépulcre blanc [un pays couvert de neige], j'ignore où vous en êtes
, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 11 févr. 1771.
HISTORIQUE
XIIe s. Bastars, dist-il, vos me contraloiés ; Par le sepucre où Jhesu fu couchiés, Jà vostre drois n'en essera bailiés
, Raoul de C. 157.
XIIIe s. Vous ne meustes que pour la sainte terre d'outre-mer, et pour le sepulcre et la sainte crois conquerre
, Villehardouin, LXVI.
XVIe s. Cheval courant est un sepulchre ouvert
, Cotgrave † Enfer, que theologiens appellent le sepulcre des morts eternellement
, Bonivard, Amartigenée, p. 84.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. sepulcre ; espagn. sepulcro ; ital. sepolcro ; du lat. sepulcrum, de même radical que sepultura (voy. SÉPULTURE).