« rémission », définition dans le dictionnaire Littré
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rémission
- 1Indulgence, miséricorde d'une personne envers une autre. N'attendez de vos ennemis aucune rémission. Il a usé de rémission envers son fermier.
Le pape Pascal faisait crever les yeux sans rémission à ceux qui prêchaient l'obéissance aux empereurs
, Voltaire, Ann. Emp. Louis le Faible, 823.Un homme sans rémission, un homme implacable, qui ne pardonne pas, qui exige à la rigueur tout ce qui lui est dû.
- 2Grâce faite à un coupable de la peine qui a été prononcée contre lui. Le prince lui a accordé la rémission de sa peine.
Quelles précautions n'avait-il pas accoutumé de prendre dans les rémissions et les grâces qu'il accordait, craignant également de prodiguer ou de resserrer les bienfaits du prince !
Fléchier, le Tellier.Ce qui plut bien plus encore que toutes ces fêtes éclatantes, ce fut une rémission entière pour tous les coupables détenus dans les prisons
, Voltaire, Russie, II, 15.On dit aujourd'hui de préférence : grâce.
Anciennement, lettres de rémission, ou, absolument, rémission, lettres patentes expédiées et adressées aux juges, par lesquelles le roi accordait à un criminel la rémission de son crime, en cas que ce qu'il avait exposé à sa décharge se trouvât vrai.
On ne peut lire sans horreur les lettres de rémission qui se sont don nées dans ces temps-là [XVe s.] ; à peine y avait-il un homme de guerre qui n'eût besoin d'une abolition, et c'est par les rémissions que nous sommes instruits des crimes
, Duclos, Œuv. t. II, p. 24. - 3 En termes de théologie, pardon.
Jean était dans le désert, baptisant et prêchant le baptême de pénitence pour la rémission des péchés
, Sacy, Bible, Évang. St Marc, I, 4.Personne ne niera le fait public, que les pélagiens trouvèrent toute l'Église en possession de baptiser les petits enfants en la rémission des péchés
, Bossuet, 1er avert. 34.L'homme de douleurs a été prêché, et la rémission des péchés a été annoncée par sa mort
, Bossuet, Hist. II, 10.La pénitence obtient la rémission des péchés
, Massillon, Carême, Pécheresse. - 4 Terme de médecine. Diminution temporaire des symptômes d'une maladie, soit aiguë, soit chronique. Il y a rémission dans la fièvre.
Dans un sens plus restreint, cessation plus ou moins complète des symptômes fébriles, entre les accès d'une fièvre rémittente.
On dit aussi : il y a de la rémission dans le pouls.
- 5 Terme de physique. Affaiblissement, diminution d'intensité.
Elle [la qualité] admet intensité et rémission, et c'est elle qui fait que les choses sont dites semblables ou dissemblables
, Diderot, Opin. des anc. philos. (péripatét. philos.).
HISTORIQUE
XIIe s. En remission des pechiés d'eus
, Psautier, f° 193. Et [les croisés] l'alassent vengier [Dieu], par tel condition, Qui mort i recevroit, il ait remission ; En paradis celestre aura sa mansion
, Ch. d'Ant. I, 68.
XIVe s. Là est remission où est confession ; car confession est prouchaine à innocence
, Ménagier, I, 9.
XVIe s. Qu'est-ce que remission, sinon un don de pure liberalité ? car un crediteur n'est pas dit remettre, qui par sa quittance confesse le payement lui avoir esté fait
, Calvin, Inst. 507. …pour obtenir grace et remission d'une amende
, Amyot, Cat. 46. Il fit tout tuer sans remis sion
, D'Aubigné, Hist. I, 336. Et, pour remede qu'on lui feist, ne trova allegement quelconque sinon de boyre sans remission
, Rabelais, Pant. II, 28. Telle relasche se doit plutost appeler remission qu'intermission
, Paré, XX, 12.
ÉTYMOLOGIE
Prov. remissio ; espagn. remission ; ital. remissione ; du lat. remissionem, de remissus, part. de remittere, remettre.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
RÉMISSION. Ajoutez :L'extrait de la rémission du procès au greffe de la cour signifié ledit jour, Procès criminel à Grenoble, 1769, dans CHARAVAY, Rev. des documents hist. mai 1875, n° 26, p. 21.