« renaissance », définition dans le dictionnaire Littré

renaissance

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

renaissance

(re-nê-san-s') s. f.
  • 1Seconde, nouvelle naissance. La renaissance du phénix. Au temps de la renaissance générale, le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire.

    Terme forestier. Bois en renaissance, voy. RECRU.

  • 2Au sens mystique. La renaissance des hommes en Jésus-Christ, leur génération spirituelle. Dieu lui donna des parents vraiment chrétiens, qui eurent grand soin de le conserver dans la pureté que sa renaissance en Jésus-Christ lui avait donnée, Vie de D. Barthélemy des Martyrs, dans RICHELET.
  • 3Renouvellement. La renaissance du printemps, de la verdure. La ferveur conduisait quelquefois les prières jusqu'à la renaissance du jour, L'Abbé Hauteville, dans DESFONT.
  • 4 Fig. Il se dit de la réapparition de choses morales ou intellectuelles. Bientôt suit la privation [de l'action de Dieu sur l'âme], qui, par la renaissance des désirs qu'elle rallume, fait un cercle de notre vie, qui passe continuellement du désir à la jouissance, de la jouissance à l'absence, et de l'absence au désir, Bossuet, Union de J. C. avec son épouse. On aperçoit en ses discours la renaissance des lettres humaines dans ce royaume, Le Maistre, dans BOUHOURS, Remarques. On ne peut douter qu'elles [les coutumes] n'aient beaucoup servi à la renaissance de notre droit français, Montesquieu, Esp. XXVIII, 45. C'est une petite singularité que la renaissance du théâtre et l'observation des règles aient commencé en Italie et en France par une Sophonisbe, Voltaire, Mél. litt. Chang. art tragique. Le règne de François Ier fut un temps de prodigalité et de malheurs ; s'il eut quelque éclat, ce fut par la renaissance des lettres, jusqu'alors méprisées, Voltaire, Hist. parl. X. Ce tableau de la renaissance de toutes les vertus dans un cœur que le vice a pu souiller, mais n'a pu corrompre, Marmontel, Œuv. t. VII, p. 41.
  • 5 Absolument. Époque où les lettres grecques font leur entrée en Occident ; ce qui excita la plus vive ardeur pour l'étude des monuments littéraires de l'antiquité ; cette époque commence à la prise de Constantinople en 1453, qui causa l'émigration de beaucoup de Grecs instruits en Italie. Architecture de la Renaissance. Meubles de la Renaissance. Style de la renaissance. L'aimable mot de Renaissance ne rappelle aux amis du beau que l'avénement d'un art nouveau et le libre essor de la fantaisie ; pour l'érudit, c'est la rénovation des études de l'antiquité ; pour le légiste, le jour qui commence à luire sur le discordant chaos de nos vieilles coutumes ; est-ce tout ? Michelet, Hist. de France, Renaissance, p. 4.

    Adjectivement. Style renaissance.

  • 6 Par extension, renaissance est pris quelquefois pour indiquer un vif mouvement dans les esprits, après un temps d'oppression. En considérant la liberté dont tous les arts ont jour après l'Empire et ce qu'ils ont produit, on a dit que la Restauration avait été une renaissance.

SYNONYME

RENAISSANCE, RÉGÉNÉRATION. Ce qui avait cessé d'exister, a une renaissance ; ce qui, existant déjà, reprend une vie autre et meilleure, a une régénération. Dans l'emploi mystique, renaissance et régénération sont synonymes.

HISTORIQUE

XVe s. Puisqu'en Jhesu Crist, nostre sire, Qui est vraiz diex, n'avez creance, Ne que pris n'avez renaiscence Par baptesme…, Mystère de Barl. et Jos. dans GUI DE CAMBRAI, p. 410.

XVIe s. Quand l'ame [trop attachée au corps] s'en deloge et s'en revole [de cette vie], elle y rentre tout à coup par le moyen des renaissances, La Boétie, 344.

ÉTYMOLOGIE

Renaissant.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RENAISSANCE. Ajoutez :
7 Terme de commerce. Laine renaissance, synonyme de laine artificielle, voy. LAINE ARTIFICIELLE au Supplément. En France… les déchets de laine, dits renaissance, n'y entrent [dans les draps] que pour une très faible proportion, Enquête, Traité de commerce avec l'Angleterre, t. III, p. 445. Des laines dites renaissance, servant à fabriquer des draps unis ou imprimés à l'usage de la classe ouvrière, Revue Britan. avril 1876, p. 466.