« rameau », définition dans le dictionnaire Littré
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rameau
- 1Petite branche d'arbre. Les branches et les rameaux.
Comme la grêle Qui, dans un grand jardin, à coups impétueux, Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux
, Boileau, Lutr. V.À ses rameaux féconds pend un fruit que colore Un or pur où se joint la pourpre de l'aurore
, Delille, Parad. perdu, IX.Ces verts rameaux penchent leur chevelure
, Ducis, Othello, V, 2.À travers les rameaux et le feuillage sombre, Je vois leurs yeux étinceler
, Hugo, Orient. 33.Terme de jardinage. Petite branche qui est une division ou une continuation des plus grandes, et qui est le résultat du bourgeon de l'année.
Fig. Rameaux de laurier, gloire, succès militaires.
Lauriers, sacrés rameaux qu'on veut réduire en poudre
, Corneille, Hor. V, 3.Ah ! que ce rude et dur guerrier [Napoléon Ier] Nous a coûté de sang et de pleurs et d'outrage Pour quelques rameaux de laurier !
Barbier, l'Idole. - 2Le dimanche des Rameaux, le jour des Rameaux (avec une majuscule), dit aussi Pâques fleuries, dimanche des palmes, dimanche des baies, le dimanche d'avant Pâques, jour où l'on porte des rameaux en mémoire de l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem.
- 3Rameau d'olivier, rameau qui, chez les anciens, était le symbole de la paix, de la supplication.
En achevant ces mots, Mentor leva son bras pour montrer à tant de peuples le rameau d'olivier qui était dans sa main le signe pacifique
, Fénelon, Tél. X.Il a présenté un rameau d'olivier comme suppliant
, Fénelon, ib. XX.Fig. Présenter le rameau d'olivier, offrir la paix, la proposer.
Rameau d'olive, voy. OLIVE, n° 2.
- 4Le rameau d'or, rameau que portait un des arbres qui entouraient l'entrée des enfers, et qu'il fallait cueillir pour le présenter aux divinités infernales quand on voulait descendre dans leur royaume ; à peine arraché ; il en repoussait un autre.
Ces dernières parties [le jugement, la grâce, etc.] sont du peintre, et ne se peuvent enseigner ; c'est le rameau d'or de Virgile, que nul ne peut trouver ni recueillir, s'il n'est conduit par le destin
, Poussin, Lett. 7 mars 1665.Le talent ressemble au rameau d'or ; Qu'on le cultive, il renaîtra sans cesse
, Marmontel, Polymn. ch. 3.Rameau d'or, variété de la giroflée de muraille.
- 5Rameaux, au pluriel se dit quelquefois du bois d'un cerf.
Hélas ! que lui servit [au cerf] son port majestueux, Et sa taille élégante et ses rameaux superbes, Et ses pieds qui volaient sur la pointe des herbes ?
Delille, Hom. des champs, I. - 6 Terme d'anatomie. Subdivision des vaisseaux, des nerfs. Cette artère, ce nerf envoie des rameaux dans tel organe.
- 7 Terme de géologie. Nom qu'on donne aux massifs qui se détachent d'une chaîne de montagne en suivant des directions diverses.
Les Alpes et même les rameaux entièrement séparés de ces montagnes, comme les Apennins, s'abaissent à leurs bords et s'élèvent à leur centre
, Saussure, Voy. Alpes, t. I, p. 391, dans POUGENS. - 8 Terme de métallurgie. Différentes branches d'une mine. Une mine qui a plusieurs rameaux.
À mesure que les rameaux de la veine approchent plus de la surface de la terre, le charbon en est moins compacte
, Buffon, Min. t. II, p. 268. - 9Embranchement de voies souterraines.
Les catacombes ou Rome souterraine sont là [à Tournai] en petit, pas si petit pourtant que qui aurait mis ensemble tous les tours et détours et tous les rameaux de ces voûtes souterraines ne fît près de deux lieues de chemin
, Pellisson, Lett. hist. t. III, p. 274.Terme d'art militaire. Chemins sous terre, qui communiquent d'un puits à l'autre dans les mines et les contre-mines.
- 10 Terme de généalogie. Division d'une branche de la même famille.
- 11Subdivision. Les différents rameaux d'une science.
Il saisit d'un coup d'œil tous les rameaux des choses
, Vauvenargues, Étendue de l'esprit.Il se dit aussi des subdivisions d'une secte. Le protestantisme s'est subdivisé en une foule de rameaux.
HISTORIQUE
XIIe s. Lorsque florissent li ramel
, Benoit de Sainte-Maure, dans RAYNOUARD, Lexique, ramel.
XVe s. Le roy de France fut avec le pape et les cardinaux, je ne say quants jours en joye, en rameaux [sorte de réjouissance] et en esbatements
, Froissart, liv. IV, p. 13. Les festes et les rameaulx que l'on fist pour resjouir les nobles chevaliers
, Perceforest, t. II, f° 143.
XVIe s. La veine lui est baillée par le quatrieme rameau de la veine porte
, Paré, I, 20. Portez rameaux parvenus à croissance
, Marot, III, 302.
ÉTYMOLOGIE
Bourguig. raimea ; provenç. ramel ; du lat. ramellus, diminutif de ramus, rame 1.