« rallumer », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
rallumer
- 1Allumer de nouveau.
Ils rallument le feu de leur bougie éteinte
, Boileau, Lutr. III.Et, quand le saint vieillard, au retour du matin, Vint rallumer la lampe éteinte avec l'aurore
, Lamartine, Harold, 39.Un astre dans le ciel s'éteint ? tu le rallumes !
Lamartine, ib. 24.Éteignons les lumières, Et rallumons le feu
, Béranger, Miss.Fig.
Dieu… L'a tiré [Joas] par leur main [des lévites] de l'oubli du tombeau, Et de David éteint rallumé le flambeau
, Racine, Ath. I, 2.Vous, sire… qu'il [Dieu] a rallumé comme une étincelle précieuse dans le sein même des ombres de la mort, où il venait d'éteindre toute votre auguste race
, Massillon, Pet. car. Ex. des grands.Vous avez trop aimé pour ne pas devenir indifférent ; on ne rallume plus la cendre qui sort de la fournaise, mais il faut attendre que tout soit consumé
, Rousseau, Hél. VI, 8. - 2 Fig. Donner une nouvelle ardeur, une nouvelle vivacité.
Il rallume en son cœur déjà quelque espérance
, Corneille, Poly. II, 5.Il [Corbinelli] a des tendresses pour vous qui rallumeraient les miennes quand je n'y serais pas disposée
, Sévigné, à Bussy, 17 juin 1670.M. de Lamoignon ne laissa passer aucune semaine, sans rallumer sa ferveur par l'usage des sacrements
, Fléchier, Lamoignon.Et la triste Italie, encor toute fumante Des feux qu'a rallumés sa liberté mourante
, Racine, Mithr. III, 1.Il semblait que Mars et Bellone allaient de rang en rang, rallumant dans les cœurs la fureur des combats que Mentor tâchait d'éteindre
, Fénelon, Tél. X.Les passions que la grâce n'éteint pas, ne font que rallumer le cœur pour des passions nouvelles
, Massillon, Avent, Délai.L'imagination, dont tout le feu s'éteint, si l'attrait de la nouveauté ne le rallume
, Genlis, Ad. et Th. t. I, p. 22, dans POUGENS. - 3Se rallumer, v. réfl. S'allumer de nouveau.
À peine le ciel eut-il lancé dessus quelques traits de lumière, qu'on le vit [le feu sacré] se rallumer à l'instant, et offrir aux yeux le spectacle presque d'un grand incendie
, Massillon, Carême, Fautes légères.Fig.
La guerre sans lui ne peut se rallumer
, Corneille, Rodog. II, 2.Aussitôt malgré moi tout mon feu se rallume
, Boileau, Sat II.Tandis que… de vos jours prêts à se consumer, Le flambeau dure encore et peut se rallumer
, Racine, Phèdre, I, 3.À la vue d'Idoménée, les alliés sentirent que leur courroux se rallumait
, Fénelon, Tél. X.On devrait alors voir tout votre cœur se rallumer, votre ferveur se renouveler
, Massillon, Carême, Fautes légères.La fièvre se ralluma ; la respiration était gênée
, Des Essartz, Instit. Mém. scienc. t. 1er, p. 453.
HISTORIQUE
XIIIe s. Nostre sire Dieux ralume [rend la vue] ceus que deables avoit avuglés
, Psautier, f° 176. Li vilain est au feu venuz, Por sa chandoile ralumer
, Ren. 4515.
XVIe s. Leur inimitié se ralluma par une occasion nouvelle
, Amyot, Sylla, 9. [La guerre] ne faisoit gueres que d'y estre assopie, et y falloit bien peu d'emorche pour la rallumer
, Amyot, Crassus, 19. Se sentant encores quelque reste de vie, il r'alluma son courage, et s'eslevant en pieds…
, Montaigne, II, 33.
ÉTYMOLOGIE
Re…, et allumer ; bourguig. rélemai.