« réticence », définition dans le dictionnaire Littré
réticence
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réticence
(ré-ti-san-s') s. f.
- 1Suppression ou omission volontaire d'une chose qu'on devrait dire ; la chose même qu'on n'a pas dite.
La réticence sur des faits si intéressants n'est point pardonnable
, Voltaire, Fragm. sur l'hist. 16.Il n'y aurait donc qu'en France qu'il ne serait pas permis de faire paraître l'éloge de Louis XIV et de la France ! et cela, parce que je n'ai eu ni la bassesse ni la sottise de défigurer cet éloge par de honteuses réticences et par de lâches déguisements
, Voltaire, Lett. Hénault, 1er févr. 1752.Cette réticence discrète
, Marmontel, Mém. II.Divers genres de réticences rendaient ses lettres plus courtes
, Staël, Corinne, XVII, 2. - 2Figure de rhétorique.
Sorte de prétérition où, commençant l'expression de sa pensée, on s'arrête avant de l'avoir achevée : Je devrais sur l'autel où ta main sacrifie Te… mais du prix qu'on m'offre il faut me contenter
, Racine, Ath. V, 5, est un exemple de réticence.La réticence consiste à passer sous silence des pensées que l'on fait mieux connaître par ce silence, que si on parlait ouvertement
, Dumarsais, Œuv. t. V, p. 286.Euclide s'étendit sur les divers ornements du discours, il me cita des réticences heureuses, des allusions fines, des pensées ingénieuses, des reparties pleines de sel
, Barthélemy, Anach. ch. 58.
HISTORIQUE
XVIe s. Je r'envoye les curieux aux livres faicts exprès pour la description de ces miseres, afin qu'il paroisse en moi plustost de la reticence que de l'affectation
, D'Aubigné, Hist. I, 262.
ÉTYMOLOGIE
Lat. reticentia, de reticere, taire, de re, et tacere (voy. TAIRE).