« répliquer », définition dans le dictionnaire Littré

répliquer

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répliquer

(ré-pli-ké), je répliquais, nous répliquions, vous répliquiez ; que je réplique, que nous répliquions, que vous répliquiez v. a.
  • 1Répondre sur ce qui a été répondu par celui à qui l'on parle. Il me répondit telle ou telle chose, mais je lui répliquai cela et cela.

    Absolument. Mon avocat a parlé le premier, le vôtre a répondu, le mien répliquera.

  • 2Il signifie quelquefois simplement répondre. M. de Grignan m'écrit une lettre fort honnête ; il me fait voir qu'il ne veut pas que j'aie mauvaise opinion de lui, et conte si bien toutes ses raisons, qu'il n'y a rien à lui répliquer, Sévigné, 12, 13 et 14 mai 1680. Qu'aurait-il à répliquer, puisque, dans ces lettres mêmes, il dit pis que tout cela ? Bossuet, 1er avert. 46. Il [le roi de Prusse] me répéta deux fois ces paroles [je vous jure sur l'honneur que je n'ai pas fait de propositions à la reine de Hongrie contre la France], en me frappant sur l'épaule ; et vous sentez bien que, quand un roi jure deux fois sur son honneur, il n'y a rien à répliquer, Voltaire, Lett. Amelot, 3 oct. 1743.
  • 3Répondre en s'obstinant, parler quand on devrait obéir et se taire. Cet enfant a toujours quelque chose à répliquer.

    Absolument. Ne réplique point, je connais ton amour, Corneille, Cid, I, 8. Je l'ai dit, je le veux, ne me répliquez pas, Molière, Femm. sav. V, 3. Je ne réplique pas à ce qu'un maître ordonne, Molière, Sgan. 7. Ils ne se contentent pas toujours de répliquer avec aigreur ; ils attaquent souvent avec insolence ; ils frappent sur tout ce qui se trouve sous leur langue, La Bruyère, V.

HISTORIQUE

XIVe s. Comment la dame des chiens replique [à la dame qui défendoit la fauconnerie], Modus, f° CVIII. Que vous ne soyez arrogant ne repliquant contre celluy qui sera vostre mari, Ménagier, I, 6.

XVe s. Là lui fist-on recorder de rechef toutes les paroles, requestes, ou prieres que il faisoit au roi… tantost il les repliqua doucement et sagement toutes, Froissart, II, III, 46. Confusion te suit et deshoneur ; Ty fait [tes actions] à tes diz repliquent, Deschamps, Poésies mss. f° 229.

XVIe s. …Et la mesme demande luy estant de rechef repliquée, il respondit que…, Amyot, Crass. 28. Platon tansa un enfant qui jouait aux noix. Il luy respondit : Tu me tanses de peu. L'accoustumance, repliqua Platon, n'est pas chose de peu, Montaigne, I, 107.

ÉTYMOLOGIE

Prov. et espagn. replicar ; ital. replicare ; du lat. replicare, raconter, dire, proprement replier (voyez ce mot).