« protocole », définition dans le dictionnaire Littré

protocole

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protocole

(pro-to-ko-l') s. m.
  • 1Dans le latin du moyen âge, registre collé où l'on reporte les actes publics.

    Terme de droit romain. Nom que l'on donnait à la marque imprimée ou écrite sur le papier destiné à recevoir les actes publics.

  • 2Formulaire pour dresser des actes publics. Le protocole des huissiers et des notaires, Lesage, Diable boit. I. Albano : Nous, régent du trésor… - Aurélie : Passons le protocole, Expliquez le projet, Delavigne, la Princ. Aurél. IV, 1.

    Terme de jurisprudence. Protocole des actes, style communément adopté pour l'intitulé et la clôture des actes et procès-verbaux.

    Première partie du rapport fait en médecine légale qui contient l'indication des nom, prénoms, lieu, jour et heure.

  • 3Formulaire contenant la manière dont les rois, les grands princes et les chefs d'administration traitent dans leurs lettres ceux à qui ils écrivent.

    Formulaire indiquant la manière d'écrire à différentes personnes suivant leur rang.

    Fig. Malheur à l'homme de génie qui foule aux pieds le protocole et ses formules ! Diderot, Éloge de Richardson.

  • 4 Terme de diplomatie. Registre où l'on inscrit les délibérations d'un congrès, d'une diète.

    Procès-verbal d'une conférence diplomatique.

    La résolution elle-même prise dans la conférence. Les limites de ce pays ont été fixées par le protocole de tel jour.

  • 5 Familièrement. Préambule. Passons le protocole et expliquons l'affaire. Fig. Le contre-coup de ces dernières menaces de la tribune anglaise, et, pour ainsi dire, ce protocole de la guerre déjà commencée [en 1815] ne retentit en France qu'avec la nouvelle des désastres militaires, Villemain, Souvenirs contemp. les Cent-Jours, ch. X.

REMARQUE

Au commencement du XVIIe siècle, il s'est prononcé et écrit protecolle, et s'est dit pour celui qui suggère, qui souffle : Ses protecolles étaient à ses pieds, qui lui fournissaient des vers à mesure qu'il en demandait, Malherbe, Épît. de Sénèque, XXVII. Ce sens se trouve dans le XVIe siècle ; c'est le protocole, formule, pris figurément.

HISTORIQUE

XVe s. Tous notaires et tabellions feront bons et suffisans registres et protocolles, Du Cange, protocollum. Si vous voulez suyvre l'escolle De ceulx qui vivent franchement, Lisez en cestuy prothecolle, Villon, Rep. de Montf.

XVIe s. Il me faudroit un protocolle, comme Darius, pour n'oublier l'offense qu'il avoit receue des Atheniens, faisoit qu'un page…, Montaigne, I, 35. Il estoit defendu à ceulx qui briguoient quelques estats de la chose publique, qu'ilz n'eussent ès assemblées aucuns protecolles pour leur souffler aux oreilles les noms des particuliers citoyens, Amyot, C. d'Utiq. 14.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. prothcolle ; espagn. protocolo ; ital. protocollo ; du bas-lat. protocollum, qui vient de πρωτόϰολλον, le premier collé, la première feuille du livre, de πρῶτος, premier, et ϰόλλα, colle. Protocollum est latin aussi ; du Cange le cite de la 40e novelle de Justinien, où il signifie la marque authentique mise au papier sur lequel les actes publics devaient être écrits.