« prestige », définition dans le dictionnaire Littré
prestige
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prestige
(prè-sti-j') s. m.
- 1Illusion attribuée aux sortiléges.
D'un devin suborné les infâmes prestiges
, Corneille, Œdipe, v, 1.De là vient qu'on dit que le paganisme roulait non pas sur les prodiges, mais sur les prestiges des démons
, Fontenelle, Oracl. I, 5.Peut-être est-ce un esprit imposteur, qui opère par vous des prestiges à nos yeux
, Massillon, Carême, Doutes sur la religion.Il ne faut pas que le diable se joue jamais à un savant médecin ; ceux qui connaissent un peu la nature sont fort dangereux pour les faiseurs de prestiges
, Voltaire, Dict. phil. Oracles.Fig.
Macbeth précipité dans le crime par les prestiges de l'ambition
, Staël, Corinne, VIII, 4. - 2Illusions produites par des moyens naturels. Les prestiges de la fantasmagorie.
C'est lui qui, dans ces lieux où l'on voit des prestiges, s'ingère de recueillir l'argent de chacun des spectateurs
, La Bruyère, Théoph. 6.Qui annoncera un concert, un beau salut, un prestige de la foire ?
La Bruyère, VII. - 3 Fig. Illusion produite sur l'esprit par les productions des lettres et des arts. Les prestiges du théâtre.
Voilà le prestige du rhythme et de l'harmonie
, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XV, p. 76.Dans un sens analogue.
Cet homme a du prestige, il exerce une influence qui ressemble à un prestige. Il y avait une bien autre force dans la personne du souverain [dans Napoléon que dans Louis XVI] ; mais il n'y en avait pas davantage [pendant les Cent-Jours] dans le prestige du trône
, Villemain, Souv. contemp. les Cent-Jours, ch. VIII.
HISTORIQUE
XVIe s. Il fit tant à force de conjurations, prestiges, exorcismes et invocations, qu'il…
, Yver, p. 560.
ÉTYMOLOGIE
Lat. præstigium, de præ, avant, et stinguere, piquer : ce qui pique, frappe d'avance ; de même radical que στίζειν (voy. STIGMATE).