« préparation », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
préparation
- 1Action de préparer, de se préparer.
J'y pensais [dans la censure par la Sorbonne] voir condamner les plus horribles hérésies du monde ; mais vous admirerez, comme moi, que tant d'éclatantes préparations se soient anéanties sur le point de produire un si grand effet
, Pascal, Prov. III.Sa confession fut humble, pleine de componction et de confiance ; il ne lui fallut pas longtemps pour la préparer ; la meilleure préparation pour celle des derniers temps, c'est de ne les attendre pas
, Bossuet, Louis de Bourbon.Devant Dieu la préparation du cœur, quand elle est sincère, est réputée pour l'effet même
, Bourdaloue, Exhort. Char. env. les orphel. t. I, p. 103.Depuis la racine des cheveux jusqu'aux orteils des pieds, tout est art, tout est préparation, moyen et fin
, Voltaire, Jenni, 8.Au milieu de tant de désolations [des guerres religieuses], une nouvelle paix semble faire respirer la France ; mais cette paix ne fait que la préparation de la Saint-Barthélemy
, Voltaire, Mœurs, 171.Préparation à la messe, à la communion, méditation, prières par lesquelles on se prépare à dire ou à entendre la messe, ou à communier.
Il y a longtemps que, considérant l'extrême respect qu'il a pour ce saint mystère [la communion], et avec quelle rigueur il en conçoit les préparations…
, Sévigné, 17 avr. 1682.Chez les Hébreux, se dit de la veille d'une fête, pendant laquelle on prépare tout ce qui est nécessaire pour pouvoir se reposer durant la fête même.
Préparation au baccalauréat, aux écoles, études et exercices à l'effet de rendre un jeune homme capable de passer son examen de baccalauréat, d'être admis dans les écoles.
- 2Action de méditer pour faire un discours, une leçon. La préparation d'une leçon.
Voilà ce que Monsieur dit à M. Daneville, avec ce torrent d'éloquence qui lui était naturel, toutes les fois qu'il parlait sans préparation
, Retz, Mém. t. III, liv. IV, p. 143. - 3Action d'amener quelque chose progressivement et par des ménagements. On lui annonça la mort de sa mère sans préparation.
Après qu'elle [Médée] a attaché des feux invisibles au présent qu'elle a fait à Créüse, ce char volant n'est pas hors de la vraisemblance, et ce poëme n'a point besoin d'autre préparation pour cet effet extraordinaire
, Corneille, 3e disc.Terme de musique. Art d'amener une dissonance : obligation de faire entendre d'abord certaines notes des accords dissonants avant d'attaquer ces accords.
Préparation au chant, études du solfége et de la vocalisation.
- 4 Terme d'arts. Action, manière de préparer certaines choses pour les employer ou les conserver. La préparation des aliments. La préparation des insectes pour une collection.
- 5 Terme de pharmacie. Opération de chimie pharmaceutique qui consiste à disposer toutes les substances qui doivent être employées. La préparation des médicaments. La préparation de ce remède sera fort longue. Les préparations principales sont le lavage, l'exsiccation, la pulvérisation, la distillation, la solution, l'évaporation, etc.
- 6 Terme de dessin et peinture. Disposition des ombres et des demi-teintes par plans, sans les fondre, pour rendre l'effet plus général.
- 7 Terme de marine. Opération par laquelle le chanvre est disposé en longs rubans.
- 8Chose préparée.
Préparation chimique, mélange de plusieurs substances pour une expérience
Produit de diverses opérations pharmaceutiques. Préparations mercurielles, antimoniales.
Préparation anatomique, et, absolument préparation, partie disséquée pour l'étude.
Il avait fait de sa main plusieurs préparations anatomiques que des médecins ou chirurgiens anglais et hollandais vinrent acheter de lui quelque temps avant sa mort
, Fontenelle, Littre.
HISTORIQUE
XIVe s. La maniere de la preparation de la plaie du cran [crâne]
, H. de Mondeville, f° 2, verso. Il [les dents] font preparation de la viande qui est à digerer, en la maschant
, H. de Mondeville, f° 19.
XVe s. Du tout ou [au] mieux que je pouray Feray la preparacion [disposition de l'armée]
, Myst. du siége d'Orléans, p. 684.
XVIe s. Et si disoit que cela estoit un signe d'homme populaire, de bien penser à ce que l'on a à dire devant le peuple ; car ceste preparation là monstre que l'on l'honore et le revere
, Amyot, Démosth. 12.
ÉTYMOLOGIE
Lat. præparationem, de præparare, préparer.