« piler », définition dans le dictionnaire Littré
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piler
- 1Réduire par les coups un corps dur en petits fragments.
Fig. et familièrement. Piler du poivre, piétiner sans avancer, en parlant des derniers bataillons d'une colonne de troupes ; et aussi sauter sur la selle à chaque pas du cheval.
Fig. et par exagération, piler dans un mortier, faire le plus de mal qu'on peut.
Parmi les fanatiques mêmes, il y a des gens qui ne persécuteraient pas un octogénaire, et qui pileraient, s'ils le pouvaient, un septuagénaire dans un bénitier
, Voltaire, Lett. d'Argental, 16 mai 1770. - 2Se piler, v. réfl. Être pilé. Cette substance se pile facilement.
HISTORIQUE
XIIe s. E une femme estendi un drap sur le puiz, si cume ele i sechast orge piled pur faire gruel
, Rois, p. 183.
XVe s. Et de paour d'estre aux piez pilé
, Orléans, Rond. de vaill. Se, d'avanture, un homme bat sa femme enchainte, ou la pile du pié
, les Évang. des quenouilles, p. 26.
XVIe s. Il s'escria à Dieu et dit : Seigneur, tu me piles, mais il suffit que c'est ta main
, Bèze, Vie de Calvin, p. 193. Nicocreon fait piler et briser Anaxarchus avec des pilons de fer dedans un mortier
, Amyot, De la vertu mor. 22. Pource qu'elle est assise [une maison] dans un marest, et que tout ce qu'on y fait d'eslevé pile [se tasse]…
, D'Aubigné, Hist. II, 297. Piler l'eau en un mortier
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Provenç. pilar ; ital. pillare, pigiare ; du lat. pīlare, appuyer fortement ; c'est le dénominatif de pilum, pilon (voy. PILE 5).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PILER. Ajoutez :Voici le temps de piler, Delboulle, Gloss. de la vallée d'Yères, le Havre, 1876, p. 259.