« pensionnaire », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
pensionnaire
- 1Celui ou celle qui reçoit une pension d'un État, d'un prince, d'un particulier.
Les pensionnaires qu'il [Philippe de Macédoine] avait dans Athènes firent leur devoir : ces langues vénales eurent soin de…
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 77, dans POUGENS.La faction des seize, pensionnaire de Philippe II
, Voltaire, Mœurs, 174.Louis XII avait un roi de Naples suivant sa cour et son pensionnaire
, Voltaire, Mœurs, 110.Par plaisanterie. Un pensionnaire du roi, un homme détenu en prison.
- 2Élève de peinture, de sculpture ou d'architecture, entretenu à Rome par le gouvernement pour se perfectionner.
- 3Comédien pensionnaire, ou, simplement, pensionnaire, comédien qui ne participe point aux bénéfices de la société et qui reçoit un traitement fixe ; cela ne se dit qu'en parlant du Théâtre Français. Les pensionnaires du Théâtre-Français.
- 4En matière bénéficiale, celui qui jouit d'une pension sur un bénéfice.
- 5Titre donné autrefois, dans l'académie des sciences, à certains membres.
Les membres de l'ancienne académie des sciences depuis le règlement de 1699 étaient de quatre sortes : honoraires, pensionnaires, associés et élèves ; les pensionnaires étaient les véritables académiciens
, Alf. Maury, L'anc. académie des sciences, p. 42.Lorsque l'Académie, voulant honorer le génie d'un de ses membres moins ancien que lui, donna le titre de pensionnaire surnuméraire à M. d'Alembert
, Condorcet, Montigni. - 6Titre qu'on donnait en Hollande au premier ministre des états, ainsi qu'au ministre de la régence de chaque ville ; leur nom vient de la pension ou des appointements réglés qu'on leur donnait.
Nous rencontrâmes [à Amsterdam] le pensionnaire à pied, sans laquais, au milieu de la populace : on ne voit là personne qui ait de cour à faire
, Voltaire, Lett. à Mme de Bernières, 7 oct. 1722.Le célèbre Heinsius, pensionnaire de Hollande et le plus terrible ennemi qu'ait eu la France
, Duclos, Œuv. t. VI, p. 62. - 7Celui ou celle qui paie une pension pour être logé et nourri.
Demi-pensionnaire, celui qui n'est dans une pension bourgeoise que pour le dîner.
- 8Élève à demeure dans une maison d'éducation.
Je sortais du couvent avec toute l'innocence d'une pensionnaire qui n'a pu connaître le monde
, Genlis, Mlle de la Fayette, p. 137, dans POUGENS.Demi-pensionnaire, élève qui prend un ou deux repas avec les pensionnaires, mais qui ne couche pas dans la maison.
HISTORIQUE
XVe s. Et me y avoit envoyé le roy avec les pensionnaires de sa maison [gardes, satellites], et fut la premiere fois que il bailla chief aus ditz pensionnaires
, Commines, VI, 4. Le suppliant se mit à pension avecques ung nommé le Desert… et après qu'il eust esté par certain temps son pensionnier
, Du Cange, pensionatus. Je parleray pour la pucelle au cercle d'or, à qui je suis ami et pensionnaire, et pour ce aussi qu'elle a droicte et juste cause
, Perceforest, t. VI, f° 8.
XVIe s. Les quatre cents archers de la garde et les cent Allemands du roy feurent armez, les gentilshommes à cheval et les archers à pied, tous joignant le logis du roy avec plusieurs de ses princes et pensionnaires [sortes de gardes du roi]
, Jean D'Auton, Annales de Louis XII, p. 168, dans LACURNE.
ÉTYMOLOGIE
Pension.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PENSIONNAIRE. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Mises [dépenses] pour pencionniers de ceste anée presente [à Abbeville]
, Rec. des manusc. inédits de l'hist. du tiers état, t. IV, p. 158.