« parjurer », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
parjurer (se)
- violer son serment, faire un faux serment.
Et j'irais l'abuser d'une fausse promesse ? Je me parjurerais ? et par cette bassesse…
, Racine, Bajaz. II, 5.Bien déterminé à ne jamais me parjurer ni mentir devant les juges, quelque risque qu'il pût y avoir à dire la vérité
, Rousseau, Confess. XI.Lorsque les dieux se parjuraient après avoir fait serment par le Styx, Jupiter les privait de la divinité pendant neuf ans
, Bailly, Atlantide, Lett. 22.
REMARQUE
On l'a employé comme verbe neutre : Il a été dit aux anciens : Vous ne parjurerez point,
Sacy, Bible, Évang. St Math. v, 33.
On l'a aussi employé comme verbe actif : Que je ne puis blâmer la nouveauté des feux Dont envers moi Léandre a parjuré ses vœux
, Molière, l'Ét. V, 13.
HISTORIQUE
XIe s. Guenes i vint, li fels, li parjurez
, Ch. de Rol. LIII. Vers vus [il] s'en est parjurez et malmis
, ib. CCLXXIX.
XIIe s. … Vers vus nus volt faire parjurer e trichier
, Th. le mart. 43.
XIIIe s. Adonc furent forment espandus à jouer, Et les fois à mentir, les saints à parjurer
, Jeu de dez, dans JUBINAL, t. II, p. 232. Je ne cuit pas qu'il s'en parjurt, Car moult par est prodons Renart
, Ren. 9902. Car, ce dit le sage, qui volentiers jure, volentiers se parjure
, Joinville, 276.
XIVe s. Car en Dieu renoier chascuns d'eus s'estudie, Et à le parjurer chascuns se glorifie, Complainte sur la bataille de Poitiers
, Bibl. des chartes, 3e série, t. II, p. 261. Comment Englois felons s'estoient parjurez, Sans tenir aux François ne foi ne loyaultez
, Guesclin. 18801.
XVIe s. Dieu est grievement offensé, si on se perjure en son nom
, Calvin, Instit. 290. …Elle s'est parjurée : Ce cœur qu'elle dit vostre estoit naguere à moy
, Desportes, Amours diverses, Sonnets, II.
ÉTYMOLOGIE
Prov. et espagn. perjurar ; du lat. perjurare, de per, et jurare, jurer : jurer mal.