« page », définition dans le dictionnaire Littré
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page [1]
- 1L'un des côtés d'un feuillet de papier, de parchemin, etc. Les deux pages d'un feuillet. Le nombre des pages dans une feuille d'imprimerie est déterminé par le format : il y en a quatre dans une feuille in-folio, huit dans une feuille in-quarto, seize dans une feuille in-octavo, etc.
L'Ecclésiaste, après avoir commencé son divin ouvrage par les paroles que j'ai récitées [vanité des vanités], après en avoir rempli toutes les pages du mépris des choses humaines
, Bossuet, Duch. d'Orl.De l'encre, du papier ! dit-il [Linière] ; qu'on nous enferme ! Voyons qui de nous deux, plus aisé dans ses vers, Aura plus tôt rempli la page et le revers
, Boileau, Ép. II.Si l'on ôte de beaucoup d'ouvrages de morale l'avertissement au lecteur, l'épître dédicatoire, la préface, la table, les approbations, il reste à peine assez de pages pour mériter le nom de livre
, La Bruyère, I.Poétiquement et fig.
Les cieux pour les mortels sont un livre entr'ouvert… Chaque siècle avec peine en déchiffre une page
, Lamartine, Harm. II, 4.Page blanche, page où il n'y a rien d'écrit.
Sur cette page blanche où mes vers vont éclore, Qu'un regard quelquefois ramène votre cœur ; De votre vie aussi la page est blanche encore ; Que ne puis-je y graver un seul mot : le bonheur !
Lamartine, Pièces div. Vers sur un album.Fig.
Ah ! grâce aux passions que mon cœur se retranche, Puisse toute ma vie être une page blanche !
Lamartine, dans le Dict. de DOCHEZ. - 2Écriture ou impression contenue dans la page. Une page à deux colonnes. Il y a tant de lignes a la page.
Tous les jours malgré moi, cloué sur un ouvrage, Retouchant un endroit, effaçant une page
, Boileau, Sat. II.Tout le mal est dans ce peu [le peu de pages d'un pamphlet] ; seize pages, vous êtes pamphlétaire : faites-en seize cents, vous serez présenté au roi
, Courier, Pamphl. des pamphl.Terme d'imprimerie. Mettre en pages, rassembler des paquets de composition pour en former des pages.
Metteur en pages, le compositeur chargé de cette opération.
- 3Le contenu de la page, par rapport au sens, au style.
Pour dernier exemple des exagérations dont je me plains, j'alléguerai ce que les mystiques répètent à toutes les pages, que…
, Bossuet, Ét. d'orais. I, 8.Deux ou trois pages auraient suffi pour la vérité, les passions firent des livres
, Fontenelle, Guglielmini.Une page de Locke contient plus de vérités que tous les volumes de Malebranche
, Diderot, Opin. des anc. philos. (malebranchisme).Aussi a-t-il écrit de belles pages, comme il disait lui-même, mais il n'a jamais fait un livre
, Marmontel, Mém. VII.La Bruyère s'est amusé à écrire une page dans le style de Montaigne ; et il l'a très bien imité
, Marmontel, Élém. litt. Œuv. t. IX, p. 188, dans POUGENS.Oh ! qu'une page pleine dans les livres est rare, et que peu de gens sont capables d'en écrire dix sans sottises !
Courier, Pamphl. des pamphl.Fig. C'est la plus belle page de son histoire, c'est l'action qui lui fait le plus d'honneur.
- 4 Terme de botanique. Chacune des deux surfaces d'une feuille plane.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, pâg, paûg ; prov. espagn. et ital. pagina ; du lat. página, où l'accent est sur a, de pagere, pangere, fixer ; grec πηγνύω. Le sens propre est lame, plaque, chose que l'on fixe. Festus dit autrement : Paginæ dictæ, quod in illis versus (des lignes d'écriture) panguntur, id est figuntur. Bien qu'on ne trouve pas d'exemple de ce mot, il doit être ancien ; car página n'a pu donner page que dans l'origine de la langue.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. PAGE. Ajoutez :Cette petite page de peinture, comme on dit en français banal, fait songer à certaines pages des romans de George Sand, la Petite Fadette ou Geneviève, Bürger, Salons de 1861 à 1868, t. II, p. 482.