« oublieux », définition dans le dictionnaire Littré

oublieux

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

oublieux, euse

(ou-bli-eû, eû-z') adj.
  • Sujet à oublier. Ce néanmoins, oublieuse personne, Humble bonsoir humblement je te donne, Scarron, Poés. div. Œuv. t. VII, p. 79, dans POUGENS. Voilà, dit-on [à la vue d'un mort], ce que c'est que l'homme ! et celui qui le dit, c'est un homme, et cet homme ne s'applique rien, oublieux de sa destinée, Bossuet, Sermons, Mort, Préambule. Le bonhomme Panard, aussi insouciant que son ami, aussi oublieux du passé et négligent de l'avenir, Marmontel, Mém. VI. Ton sexe faible est oublieux des crimes, Béranger, Octavie.

REMARQUE

Pourquoi l'usage a-t-il conservé oubli et abandonné oublieux ? MARMONTEL, Élém. litt. Œuv. t. X, p. 431, dans POUGENS. Depuis Marmontel, oublieux, menacé de périr, est rentré dans l'usage.

HISTORIQUE

XIIIe s. Car qui à s'ame est oblieux, Bien est raisons qu'il le compeire [paye], Rutebeuf, 134. [Le perroquet apprend à parler] dedanz le secont an de son aage, car dès lors en avant est durs et oblious, Latini, Trésor, p. 219.

XIVe s. Oublieuse et nonchalant des grans aises et des grans richesses qu'elle avoit eues, Ménagier, I, 6.

XVIe s. …Une union parfaite Que l'oublieuse mort n'eust sceu rendre desfaite, Desportes, Cartels et masquarades, pour le duc du Maine.

ÉTYMOLOGIE

Oubli ; génev. oublieur ; provenç. oblidos ; espagn. olvidoso ; ital. oblioso ; au XVIe siècle, on disait aussi oblivieux.