« ouaille », définition dans le dictionnaire Littré
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ouaille
- 1Brebis (vieux en ce sens, qui est le sens propre).
Il [M. de Coulanges], aimerait mieux paître ses ouailles à Grignan ; mais il ne sait de quel côté il tournera
, Sévigné, 26 juin 1675. - 2 Fig. Chrétien, par rapport au supérieur spirituel.
Pressé de tendresse et de compassion pour ses ouailles
, Fléchier, Panég. II, 333.Si Dieu lui-même ici de son ouaille sainte à ces loups dévorants n'avait caché les os
, Boileau, Poés. div. XXII.Les pasteurs ont tenu ferme, mais les ouailles se sont dispersées, et les orateurs voisins en ont grossi leur auditoire
, La Bruyère, XV.Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques moments, pour venir converser dans un château où il n'y a pas une ouaille
, Voltaire, Lett. à M. Vernes, sept. 1766.Par antiphrase.
Satan… Endoctrina, gouverna son ouaille
, Voltaire, Crépinade. - 3 Fig. et familièrement. Femme qui demeure dans quelque lieu clos, sous quelque autorité.
Pauvres gens qui n'ont pas l'esprit De garder du loup leur ouaille
, La Fontaine, Cand.Qui fut bien pris ? ce fut la feinte ouaille [homme déguisé en femme]
, La Fontaine, Lun.Pour me ravoir il prit les armes… Il arrive aux bords du Méandre… à ses attraits, à son air tendre On ne manqua pas de le prendre Pour une ouaille du bercail [un harem]
, Voltaire, les Trois man.
HISTORIQUE
XIIe s. Deus vus ad comandé sun berzil à guarder ; Et s'il est vostre oeille, vus le devez mener
, Th. le mart. 29. Pur quei es ici venuz, e pur quei as guerpi ces poi de uweilles al desert ?
Rois, p. 65.
XIIIe s. Riens [il] ne vaut d'armes de son cors ; Si est si biaus, si granz, si fors, Que moult bien samble une merveille, Et si ne vaut pas une oeille
, Lai du conseil.
XIVe s. Ou comme seroit sacrifier une chievre ou deus ouailles
, Oresme, Eth. 156.
XVIe s. À proprement entrelasser les clayes, Pour les parquets des ouailles fermer
, Marot, I, 220. Il a bien dit, je cognoy mes ouailles, Et elles moy, et ouvrent les oreilles Pour escouter ma divine parole
, Marot, I, 264. Les ouailles requierent les pastis les plus delicats et plus eslevés, haïssans du tout les marescages
, De Serres, 315. Chacune ouaille cherche sa pareille
, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 190.
ÉTYMOLOGIE
Deux-Sèvres, ouaille, brebis ; Berry, oueille ; provenç. ovella, ovelha, oveilla, oelha ; esp. oveja ; port. ovelha ; du lat. ovicula, diminutif de ovis, brebis.