« oisiveté », définition dans le dictionnaire Littré
oisiveté
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
oisiveté
(oi-zi-ve-té) s. f.
- État d'une personne oisive, qui n'a rien à faire, qui ne fait rien.
J'ai reçu une lettre de M. de Pompone du milieu de son oisiveté, dont je me trouve plus honorée que quand il était à Saint-Germain [ministre de Louis XIV]
, Sévigné, 12 juin 1680.Notre petit marquis [le fils de Mme de Grignan] est avec Saint-Ruth ; s'il avait été avec M. Catinat, il aurait vu une belle action [la bataille de Staffarde] ; ce beau régiment de Grignan est destiné à des marches bien longues et à des oisivetés fâcheuses
, Sévigné, 30 août 1690.Les langueurs de la paresse et les pernicieuses rêveries de l'oisiveté
, Bossuet, Anne de Gonz.[Qui] Soutient, dans les langueurs de son oisiveté … Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire
, Boileau, Épît. X.Les chanoines vermeils et brillants de santé S'engraissent d'une sainte et longue oisiveté
, Boileau, Lutrin, I.Bajazet dédaigna de tout temps La molle oisiveté des enfants des sultans
, Racine, Bajaz. I, 1.Je commence à rougir de mon oisiveté
, Racine, Phèdre, I, 1.Il ne manque à l'oisiveté du sage qu'un meilleur nom ; et que méditer, parler, lire et être tranquille s'appelât travailler
, La Bruyère, II.Vous savez sa fortune [de Thiriot], elle ne peut pas lui donner de quoi exercer heureusement le talent de l'oisiveté
, Voltaire, Lett. Mme de Bernière, 1724.L'oisiveté des cercles est tuante, parce qu'elle est de nécessité ; celle de la solitude est charmante, parce qu'elle est libre et de volonté
, Rousseau, Conf. XI.L'oisiveté que j'aime n'est pas celle d'un fainéant qui reste là les bras croisés dans une inaction totale, et ne pense pas plus qu'il n'agit ; c'est à la fois celle d'un enfant qui est sans cesse en mouvement pour ne rien faire, et celle d'un radoteur qui bat la campagne, tandis que ses bras sont en repos
, Rousseau, ib.PROVERBE
L'oisiveté est la mère de tous les vices.L'oisiveté, qui est, dit-on, la mère de tous les vices, l'est aujourd'hui d'une bonne action, puisqu'elle m'engage à vous écrire
, Bussy-Rabutin, Lett. t. IV, p. 292, dans POUGENS.
HISTORIQUE
XIVe s. Mais il n'out oncques file ne cosine ne niece, Qu'il ne feïst aprendre à quelque mestier faire, Pour ce qu'oisiveté ne leur feüst contraire
, Girard de Ross. v. 2378. Il cremoit [craignait] que les courages du peuple par paiz et par oisiveté se habandonnassent à superfluitez ou à luxures
, Bercheure, f. 13. Au jour du jugement toute personne oyseuse aura à rendre compte du temps qu'elle aura perdu par son oysiveté
, Ménagier, I, 3.
ÉTYMOLOGIE
Oisif.