« nerveux », définition dans le dictionnaire Littré
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nerveux, euse
- 1Qui a le caractère des ligaments, des tendons et des aponévroses, d'après la très ancienne anatomie qui assimilait les nerfs aux tendons et aux ligaments. Tunique nerveuse de l'estomac.
- 2Qui a de bons nerfs, qui a beaucoup de force dans les muscles.
Tout ton mérite était dans tes bras nerveux et dans tes épaules larges
, Fénelon, Dial. des morts anc. dial. 2 (Hercule, Thésée).Ce bras nerveux encore est propre à l'entr'ouvrir
, Ducis, Lear, II, 4. - 3Qui appartient aux nerfs proprement dits, qui a rapport aux nerfs, et aussi à la substance formant l'encéphale, la moelle épinière et les ganglions. Le tissu nerveux. La substance nerveuse.
On parle d'un suc nerveux qui donne la sensibilité à nos nerfs ; mais ce suc n'a pu être découvert par aucun anatomiste
, Voltaire, Dict. phil. Anatomie.Système nerveux, ensemble de tous les nerfs et de tous les centres nerveux avec lesquels ils communiquent.
Le genre nerveux, les parties nerveuses du corps humain, prises collectivement, synonyme aujourd'hui moins usité de système nerveux.
Fluide nerveux, fluide imaginaire que l'on supposait en circulation dans les nerfs, et que l'on regardait comme l'agent de la sensibilité et du mouvement.
Maladies nerveuses, celles qui ont leur siége dans le système nerveux.
Être nerveux, avoir les nerfs irritables. Je suis nerveuse aujourd'hui.
- 4Qui contient des nerfs. Le pied et la main sont les parties les plus nerveuses du corps humain.
- 5 Fig. Fort de sens, en parlant du style, des pensées.
Je terminai un discours si nerveux par des excuses et des louanges
, Saint-Simon, 253, 148.J'ai fait venir les lettres [de Cicéron] à Brutus, et surtout celles de Brutus, qui me paraissent bien plus nerveuses que celles de Marc-Tulle
, Voltaire, Lett. Thiriot, 8 mai 1744.Qui écrit comme vous d'un style mâle et nerveux ? qui sait mieux orner la raison ?
Voltaire, Lett. d'Alembert, 1er mars 1764.Il [Démosthène] fréquente l'école d'Isée plutôt que celle d'Isocrate, parce que l'éloquence du premier lui paraît plus nerveuse que celle du second
, Barthélemy, Anach. ch. 7. - 6Qui offre, à la main, de la solidité, de la résistance. Fil nerveux. Soie nerveuse.
La soie… sera débouillie dans le savon… doublée suffisamment, adoucie, plate et nerveuse, en sorte qu'elle emplisse entièrement la maille,
Lett. pat. fév. 1672.Se dit du fer qui a de la ténacité.
Le fer en bandes plates est toujours plus nerveux que le fer en barreaux
, Buffon, Hist. min. Introd. Œuv. t. VII, p. 74. - 7 Terme de botanique. Dont les feuilles sont garnies de nervures très saillantes.
Terme de zoologie. Dont les ailes portent des nervures colorées.
HISTORIQUE
XIIIe s. Qui a le col gros et fort et bien nerveux, si se couroce volentiers
, Alebrand, f° 70. [Elle] Le col ot lonc, nervu et gresle, Noirs cheveus, dont l'un l'autre mesle,
Rutebeuf, II, 473.
XIVe s. Choses qui sont requises à la cure des plaies des ners et des liex [lieux] nerveux
, H. de Mondeville, f° 35. Spasme est une maladie nerveuse, ouquel spasme les nerfs sont retrais
, Lanfranc, f° 20.
XVIe s. Quant à la force nerveuse et asseurée de quoy ceux de la religion faisoient estat, elle consistoit en 300 gentils-hommes
, Lanoue, 551. Une membrane nerveuse de l'espaisseur d'un parchemin
, Paré, XVIII, 49.
ÉTYMOLOGIE
Prov. nervios ; catal. nirvios ; esp. nervioso ; ital. nervoso ; du lat. nervosus, de nervus, nerf.