« narine », définition dans le dictionnaire Littré
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narine
- 1L'une des deux fosses nasales. Cet enfant a mal à la narine droite. Les narines d'un cheval, d'un taureau.
… L'ours boucha sa narine ; Il se fût bien passé de faire cette mine ; Sa grimace déplut ; le monarque irrité L'envoya chez Pluton faire le dégoûté
, La Fontaine, Fabl. VII, 7.Les immenses baleines et tous les monstres marins faisant avec leurs narines un flux et un reflux de l'onde amère
, Fénelon, Tél. IV.Les narines de cet ara [l'ara vert] ne sont point visibles comme celles de la plupart des perroquets
, Buffon, Ois. t. XI, p. 279.Fig.
C'est pourquoi je te mettrai un cercle aux narines et un mords à la bouche
, Sacy, Bible, Isaïe, XXXVIII, 29.Terme de vétérinaire. Fausse narine, espèce de cul-de-sac formé par la peau amincie, existant chez les solipèdes, à l'entrée de la narine, entre l'épine nasale et le biseau du petit sus-maxillaire.
- 2Narine dans le style élevé se dit des ailes du nez.
Et là-dessus ses narines s'enflent, il cache avec peine sa joie et sa vanité par quelques dehors de modestie
, La Bruyère, XIII.Les romantiques s'en sont moqués : V. Hugo a dit dans ses Contempl. Réponse à un acte d'accusation : J'ai dit à la narine : eh mais ! tu n'es qu'un nez ! Cela n'empêche point que narine en ce sens ne soit fort bon. V. Hugo lui-même a dit : Et lui, l'orgueil gonflait sa puissante narine, Chants du crépuscule, Napoléon II.
HISTORIQUE
XIIe s. Oreilles unt, et ne orrunt ; narilles unt, e ne odererunt
, Liber psalm. p. 176. Devant le nes [il] me copa le nasel, Tres qu'es [jusqu'aux] na rilles me fist son brant coler
, li Charrois de Nymes, V. 143. Cel anel metteit as narines celi ki par deables fud traveillied, e fist si les deables par les narines eissir
, Rois, p. 241.
XIIIe s. Crupe ot grosse et quarée, piés copés et vautis, Narines grans et amples, les iex bruns esclarcis ; El regne d'Antioche n'ert chevaus si eslis
, Ch. d'Antioche, IV, 185.
XIVe s. Et dit Homerus que Hector monstroit la forte et aspre vertu de lui par chascune de ses deux narines, par lesquelles l'en voit le sanc esboulir
, Oresme, Eth. 86.
XVIe s. Les malades ont les narilles escarquillées
, Paré, VI, 3.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, narène ; bourg. naireigne. La forme régulière est narille, du diminutif naricula, dérivé du latin naris, narine, qui est pour nasis, par changement normal de s en r entre deux voyelles (voy. NEZ). Narine est venu d'une substitution de l'n à l'l, comme dans l'italien malinconia, de melancholia.