« morne », définition dans le dictionnaire Littré
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morne [1]
- 1Qui a la tristesse peinte sur le visage, dans la contenance.
Le malheureux lion, languissant, triste et morne
, La Fontaine, Fabl. III, 14.…à ce discours je te trouve un peu morne
, Boileau, Sat. X.Tout un peuple suivait, morne, glacé d'horreur
, Voltaire, Oreste, V, 7. - 2Il se dit aussi des choses.
Ce morne et froid accueil me surprend à mon tour
, Corneille, Hor. II, 2.[Des coursiers] L'œil morne maintenant, et la tête baissée
, Racine, Phèdre, V, 6.Le morne et triste silence de l'Ingénu, ses yeux sombres, ses lèvres tremblantes, les frémissements de son corps…
, Voltaire, l'Ingénu, 20.Morne clarté
, Chénier M. J. Charles IX, V, 2.Morne effroi
, Chénier M. J. Fénel. I, 1.Temps morne, temps obscur et couvert.
Couleur morne, couleur sombre, qui manque d'éclat.
HISTORIQUE
XIIe s. À l'ostel s'en ala li huem [l'homme de] nostre seignur ; Si clerc furent vers li e murne e en irur
, Th. le mart. 109.
XIIIe s. Et au pauvre [la dame] se fait et chiche et morne
, Quesnes, Romancero, p. 86. [La femme] Une hore rit, autre hore est morne
, la Rose, 3995. À joie et à déduit t'atorne ; Amors n'a cure d'omme morne
, ib. 2188.
XVIe s. Quand on peint un tableau, on cache dessoubs les couleurs brusques et mornes, et met on au-dessus les guayes et claires
, Amyot, De la tranq. d'âme, 31. Un visage morne et contristé
, Montaigne, I, 270. Son œil morne et transi
, D'Aubigné, Tragiques. la Chambre dorée (édit. LALANNE, p. 142).
ÉTYMOLOGIE
Picard, mourme ; provenç. morn ; portug. morno ; du germanique : goth. maurnan, être triste ; anc. h. allem. mornan ; angl. to mourn.