« malaisé », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
malaisé, ée
- 1Qui n est pas aisé, facile.
Bien est-il malaisé que l'injuste licence Qu'ils prennent chaque jour d'affliger l'innocence, En quelqu'un de leurs vœux ne puisse prospérer
, Malherbe, I, 2.Dites, dites, seigneur, qu'il est bien malaisé De céder ce qu'adore un cœur bien embrasé
, Corneille, Tite et Bér. II, 2.Il est malaisé de parler de vous, quand ce serait à vous-même, sans vous donner des louanges ; malaisé de vous en donner sans vous déplaire, et plus malaisé encore de s'empêcher de vous en donner
, Scarron, Lett. Œuv. t. I, p. 220, dans POUGENS.S'il en faut faire autant afin que l'on me flatte, Cela n'est pas bien malaisé
, La Fontaine, Fabl. IV, 5.Malaisé à, avec un infinitif.
Pourquoi comptent-ils [les calvinistes] pour rien les doutes des autres aussi malaisés à résoudre que ceux des luthériens ?
Bossuet, 6e avert. III, 43.L'auteur ne veut que de la vertu et de la probité qui sont si malaisées à rencontrer
, Voltaire, Lett. Damilaville, 27 mars 1767. - 2Incommode, dont on ne peut user avec facilité. Un escalier malaisé.
Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé
, La Fontaine, Fabl. VII, 9. - 3Qui est à l'étroit dans sa fortune. Un riche malaisé.
À ce discours, je sentis à merveille que j'étais avec une de ces beautés malaisées dont le meilleur revenu consiste en un joli visage
, Marivaux, Pays. parv. part. 5.Substantivement.
Malaisé, si jamais il fut des malaisés : Il a mangé son fait
, Th. Corneille, D. César d'Avalos, II, 1.
HISTORIQUE
XVe s. Bien quinze semaines il fut au lict d'une course de cheval, dont il eut la jambe malement malaisée
, Froissart, liv. II, p. 278, dans LACURNE.
XVIe s. Et me semble plus miserable un riche malaysé, necessiteux, affaireux, que…
, Montaigne, I, 344. L'aysé et le malaysé lui sont un [à Dieu]
, Montaigne, II, 151. Il estoit vieux et malaisé de sa personne
, Despériers, Contes, XXVI. Quand ceste opinion est une fois logée en l'entendement, elle est mal-aisée d'arracher
, Lanoue, 69.
ÉTYMOLOGIE
Mal, et aisé ; bourguig. maulaisé. Le Berry a un verbe malaiser, mettre mal à l'aise, verbe d'ailleurs usité dans l'ancienne langue.