« lutte », définition dans le dictionnaire Littré
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lutte
- 1Sorte d'exercice, où l'on cherche à se terrasser en se prenant corps à corps.
Le premier combat fut celui de la lutte ; un Rhodien d'environ trente-cinq ans surmonta tous les autres qui osèrent se présenter à lui
, Fénelon, Tél. V.Lutte au sac suspendu. Le lutteur se place devant un sac rempli de sable et suspendu ; il saisit les parois du sac, l'entraîne en arrière avec lui, puis va au-devant du sac, quand il revient, pour l'arrêter brusquement. Cette lutte demande de l'attention, et le sac doit être proportionné à la force du lutteur.
- 2Rixe dans laquelle on se prend corps à corps.
Enfin, pour arrêter cette lutte barbare, De nouveau l'on s'efforce, on crie, on les sépare
, Boileau, Sat. III. - 3 Fig. Guerre, dispute, controverse, conflit.
Sa vie entière fut une lutte, et il fut infatigable
, Marmontel, Mém. X.La douleur me tuerait ; il y a trop de lutte en moi contre elle
, Staël, Corinne, XIV, 3.On ne m'abuse point ; et la lutte est prochaine
, Ancelot, Fiesque, IV, 1.Sentais-tu la lutte éternelle Du bonheur et de la vertu, Et la lutte encor plus cruelle Du cœur par le cœur combattu ?
Lamartine, Harm. I, 1. - 4 Fig. De haute lutte, par force, par autorité.
Mme de Guise voulait enlever M. de Nemours à sa parole [d'épouser Mlle de la Gamache] de haute lutte
, Saint-Simon, 57, 205.Faire quelque chose de bonne lutte, le faire sans employer de fraude.
- 5Dans un style léger et même un peu libre. La lutte amoureuse, les ébats et les plaisirs de l'amour.
- 6Accouplement des béliers avec les brebis.
HISTORIQUE
XIIe s. Cum que lor seit l'ovre contraire, Mettre covendra peine et luite, Qu'il [le roi] quit [croie que] tote seit sue quite Normandie senz parçonnier
, Benoit de Sainte-Maure, II, 14703.
XIIIe s. Tant sot renart d'engins plusors, De luite, de jambet [croc en jambe], de tors
, Ren. 14560. Quant toute la gent fu assemblée, dont il y avoit assez pour veoir celle luite…, si prirent l'un l'autre à bras
, Marc Pol, p. 729.
XVIe s. Qu'il n'entre en discours et contestations que où il verra un champion digne de sa luicte
, Montaigne, I, 167. Ce que l'empereur n'avoit peu par surprise, il l'essaya de haute luitte
, D'Aubigné, I, 21. Comme un bon et gentil champion de lucte
, Amyot, Caton, 10. À trois fois voit-on la lutte ; à trompeur trompeur et demi
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 231.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. lucha, locha, loita ; anc. catal. lluyta ; espagn. lucha ; portug. luta ; ital. lutta, lotta ; du lat. lucta, lutte.