« lopin », définition dans le dictionnaire Littré
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lopin
- 1Morceau de quelque chose qui se mange, et, principalement, de viande.
Point de courroux, messieurs, …mon lopin me suffit, Faites votre profit du reste
, La Fontaine, Fabl. VIII, 7.J'emportai mon lopin du morceau que je n'avais pu sauver
, Rousseau, Conf. V. - 2 Par extension, morceau d'une chose quelconque. Il a eu un bon lopin dans cette succession.
Un lopin de terre, un morceau d'un fonds de terre.
- 3 Terme de serrurier. Plusieurs petits morceaux de vieux fer réunis en un seul en les chauffant.
Terme de maréchal. Morceau de fer destiné à devenir un fer de cheval, après avoir été forgé.
HISTORIQUE
XIVe s. Tout droit à Monmiral, ou [au] moustier Saint Martin, Commencha li rois Huez un merveilleuz hustin ; Dessus les trayteurs fierent [frappent] un grant lopin
, Hugues Capet, V. 6068. Soit le beuf pourbouly, puis lardé, après ce qu'il sera tranchié par loppins
, Ménagier, II, 5.
XVe s. Unglopin de binjoyn
, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 356. Un loppin de terre planté en saulaye
, Du Cange, lopadium. Luy apporta trois lignes de sa main en ung loppin de papier, et ployé bien menu, contenant ces mots…
, Commines, III, 2. Icellui Cherchemeau donna au suppliant de la paulme en la joue un très gros loppin [coup]
, Du Cange, lopadium.
XVIe s. Sans la faveur extraordinaire de Dieu, la France eust esté desmembrée en plusieurs lopins
, Lanoue, 26. L'on prendra les mouches à lopins, avec une truelle de maçon, ou une grande cuillier
, De Serres, 444. Pour ce qu'ils ont donnê à saint Sebastien l'office de guarir de la peste… ce credit l'a fait multiplier en quatre corps entiers, dont l'un est à Rome… sans les menus lopins qui en sont en plusieurs eglises
, Calvin, Avertissement sur les reliques. Après Lysander disons que, où la peau du lyon ne peut suffire, il y fault coudre un loppin de la peau du regnard
, Montaigne, I, 25. Un parler descousu : chasque loppin y face son corps
, Montaigne, I, 191. Ils le rostissent et en envoyent des loppins à leurs amis
, Montaigne, I, 239.
ÉTYMOLOGIE
Normand, lobet. Étymologie douteuse Diez le tire de l'allemand Lappen, lambeau ; mais il y a la difficulté du changement de voyelle. Du Cange indique le bas-latin loppare, formé de l'anglais to lop, retrancher, émonder ; ici les voyelles concordent. Le latin lobus, lobe, ne peut guère être admis soit à cause du sens, soit à cause de la consonne qui n'est pas la même ; cependant remarquez le normand lobet.