« intimider », définition dans le dictionnaire Littré

intimider

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

intimider

(in-ti-mi-dé) v. a.
  • 1Donner de la timidité, de la crainte à quelqu'un. Ce mot déjà vous intimide ! Corneille, Héracl. II, 3. L'Écriture a pourvu de passages pour consoler toutes les conditions, et pour intimider toutes les conditions, Pascal, Pens. XXV, 88, éd. HAVET. Tout ce qui parle au souverain, tout ce qui l'approche, les gagne ou les intimide [certains juges], Bossuet, le Tellier. Les Romains vantent leur Clélie et ses compagnes, dont la hardiesse à traverser le fleuve étonna et intimida le camp de Porsenna, Bossuet, Polit. IX, IV, 5. Il [Xychus] commença d'abord par nier tout, mais faiblement, et de manière qu'on vit bien que, pour peu qu'on l'intimidât, il découvrirait tout ce qu'on voulait savoir, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VIII, p. 578, dans POUGENS. Tu me parles toujours comme un juge implacable Qui sur son tribunal intimide un coupable, Voltaire, Fanat I, 4. Le président le Maître prit la place de Brisson, sans être intimidé par la catastrophe de son prédécesseur, Voltaire, Hist. parl. ch. XXXII. Lord Nelvil avait une dignité dans les manières qui intimidait Corinne, Staël, Corinne, III, 3.
  • 2S'intimider, v. réfl. Prendre peur. Par les peines d'un autre aucun ne s'intimide, Corneille, Cinna, IV, 4. À l'aspect du péril si ma foi s'intimide, …Conserve l'héritier de tes saintes promesses, Et ne punis que moi de toutes mes faiblesses, Racine, Ath. I, 2. À la fin de la journée, Sextius s'asseyait sur la sellette… il s'interrogeait et se répondait… le vice s'intimidera, quand il saura que, tous les soirs, il sera mis à la question, Diderot, Claude et Nér. II, 49.

HISTORIQUE

XVIe s. Caesar alloit ruinant la chose publique, et intimidant le senat, Amyot, Cat. d'Utiq. 35.

ÉTYMOLOGIE

Lat. in, dans, et timidus, timide.