« gigantesque », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
gigantesque
- 1Qui tient du géant. Taille, figure gigantesque.
M. de Trichâteau, dont vous n'aimez pas la gigantesque figure…
, Sévigné, Lett. du 24 sept. 1677.… Un orgueil insensé Armant de ses neveux [d'Adam] la gigantesque engeance, Dieu résolut enfin, terrible en sa vengeance, D'abîmer sous les eaux tous ces audacieux
, Boileau, Sat. XI.Il se dit également des animaux et des choses qui sont remarquables par leur grandeur. Arbre gigantesque des époques géologiques.
Ces grosses dents molaires à pointes mousses, du poids de onze à douze livres… ces cornes d'ammon de sept à huit pieds de diamètre sur un pied d'épaisseur… sont certainement des êtres gigantesques dans le genre des animaux quadrupèdes et dans celui des coquillages
, Buffon, 3e époq. nat. Œuv. t. XII, p. 140, dans POUGENS.Déjà, depuis une heure, Murat et la colonne longue et serrée de sa cavalerie envahissaient Moscou ; ils pénétraient dans ce corps gigantesque, encore intact, mais inanimé [Moscou avait été abandonnée par ses habitants]
, Ségur, Hist. de Nap. VIII, 5. - 2 Fig. Qui a des proportions excessives.
Il fallait le dire sans chercher des termes gigantesques et des expressions plus propres à une déclamation qu'à une lettre
, Maintenon, Lett. à Mme de Glapion, 15 déc. 1718.Ces lois [sont] frivoles dans le fond et gigantesques dans le style
, Montesquieu, Esp. XXVIII, 1.Il vient d'essuyer d'un grand seigneur cette distraction hautaine que donnent à la plupart de ses pareils les sentiments gigantesques qu'ils ont d'eux-mêmes
, Marivaux, dans DESFONTAINES.Ce que Votre Majesté me fait l'honneur de m'écrire sur la philosophie exaltée et exagérée des stoïciens, est sans comparaison plus à mon usage que cette philosophie gigantesque et imaginaire
, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 21 juin 1782.On sait que, dans ces entreprises aventureuses et gigantesques, tout devient faute quand le but en est manqué
, Ségur, Hist. de Nap. XI, 1.La totalité des vivres distribués dans cette étendue [de la Vistule à Smolensk] était incommensurable ; les efforts pour les y transporter, gigantesques, et le résultat, presque nul ; ils étaient insuffisants dans cette immensité
, Ségur, ib. IX, 14. - 3 S. m. Ce qui a un caractère gigantesque. Il n'aime que l'extraordinaire et le gigantesque.
L'invraisemblable du roman, l'énormité des faits, l'enflure des caractères, le gigantesque des idées et la bouffissure du langage
, Beaumarchais, Barb. de Sév. Préface.Les acteurs tragiques sont en parfaite harmonie avec le froid et le gigantesque des pièces
, Staël, Corinne, VII, 2.
ÉTYMOLOGIE
Ital. gigantesco, de gigante, géant (voy. GÉANT). Au XVIe siècle, on trouve gigantal.