« escient », définition dans le dictionnaire Littré
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escient
- Il ne s'emploie que dans ces deux locutions adverbiales : 1° À son escient, à mon escient, sciemment, avec connaissance de cause ; 2° À bon escient, sciemment, et, par extension, tout de bon, véritablement.
Ceux que l'abbé de Polignac avait engagés par là [par promesses] voulaient voir des espèces à bon escient
, Saint-Simon, 48, 66.
HISTORIQUE
XIe s. Mon escient, deus cens ans [il] a passet
, Ch. de Rol. XXXIX.
XIIe s. Là me souvint des gens de male guise Qui m'ont mis sus men songe à esciant, Que j'ai chanté des dames laidement
, Quesnes, Romanc. p. 89. Pour Dieu conseillez m'ent [de cela] D'envoier en Herope selon vostre esciant
, Sax. XX. Prudhome sont et sage et de bon esciant
, ib. XX. Lur paroles n'ai pas tutes ci en present, Mais de ce qu'unt requis dirrai mun escient
, Th. le mart. 55.
XIIIe s. Cius [ce] Robiers estoit de petit enscient, ne riens ne savoit
, Chr. de Rains, p. 2. Lois est communs commandemanz de sages homes et consoil, et chastiemant des torz fez que l'en fet à escient et sans esciant
, Liv. de just. 4.
XIVe s. Li evesques de Burs a pris le sairement Des plus vaillans de tous qui plus ont d'escient
, Guesclin. 8596.
XVe s. Et travailloient d'y mettre gens [dans la ville] s'ilz en eussent peu finer à temps et la deffendre à bon essient
, Commines, v, 15.
XVIe s. …Soit qu'ils le facent à leur escient ou par inconsideration
, Calvin, Instit. 986. Le cler le disoit de tel escient [si serieusement] que la pauvre garse n'eust osé faillir à le croire
, Despériers, Contes, X. Il n'y a rien, en bon escient, en notre puissance que la volonté
, Montaigne, I, 30. Ainsi que l'on procedoit à ceste election, il tonna à bon escient
, Amyot, Marcell. 17.
ÉTYMOLOGIE
Génev. avoir de l'escient, manquer d'escient ; provenç. escien, ecien ; du latin scientem, part. présent de scire, savoir (voy. SCIENCE).