« défait », définition dans le dictionnaire Littré

défait

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

défait, aite

(dé-rè, fè-t') part. passé de défaire
  • 1Qui n'est plus fait, qui a été fait et qui ne l'est plus. Un lit tout défait. Un nœud défait. Une coiffure toute défaite. J'ai vu sa parure enfantine Plaire par ce qui lui manquait, Ruban perdu, boucle défaite ; Elle était bien, la voilà mieux, Béranger, Sylphide.

    Manqué. Un marché défait.

  • 2Abattu, amaigri. Défait par les maladies et les fatigues. Son visage était un peu défait par le commencement d'une grossesse, Hamilton, Gramm. 11. Mais le jour qu'il partit, plus défait et plus blême, Que n'est un pénitent sur la fin du carême, Boileau, Sat. I.
  • 3Qui a perdu sa contenance et sa bonne façon. Les gens fiers et superbes sont les plus défaits [en la présence du prince], car ils perdent plus du leur, La Bruyère, VIII. Vous rougissiez, vous pleuriez, votre visage était défait… d'honneur, il l'est encore, Beaumarchais, Mariage de Fig. II, 19.

    Terme de manége. Cheval défait, cheval qui a perdu son embonpoint.

  • 4Vaincu, mis en déroute. Il va recueillir au delà du Rhin les débris d'une armée défaite, Bossuet, Louis de Bourbon. Merci voit sa perte assurée ; ses meilleurs régiments sont défaits ; la nuit sauve le reste de son armée, Bossuet, Louis de Bourbon. Nos ennemis vaincus attendent avec joie Qu'un des partis défaits leur donne l'autre en proie, Corneille, Hor. I, 4. Rome est sujette d'Albe et vos fils sont défaits, Corneille, ib. III, 6. Ce grand roi fut défait, il en perdit la vie, Corneille, Sert. II, 1. Le seul Flaminius, trop piqué de l'affront Que son père défait lui laisse sur le front, Corneille, Nicom. I, 5. Carthage étant détruite, Antiochus défait…, Corneille, ib. III, 2. L'adversaire en désordre est à moitié défait, Rotrou, Bélis. IV, 2.
  • 5Débarrassé. Puisque vous n'aspirez qu'à vous en voir défaite, Corneille, D. Sanch. III, 6. [Un serpent] Restauré du soleil nouveau, Et défait de sa vieille peau, Scarron, Virg. trav. II. Théodose, averti le matin qu'un bataillon de barbares avait déserté, fut bien aise d'être défait de ces soldats infidèles, Fléchier, Hist. de Théodose, III, 92. On n'a pas plus tôt fait emplette de cette marchandise qu'on voudrait en être défait, Regnard, Sérénade, 1. Ceux qui sont destinés aux grandes places sont défaits des préjugés qui avilissent une nation, Voltaire, Lett. Helvétius, 15 sept. 1763.

    Plus particulièrement, débarrassé par la mort et le meurtre. Guillaume fut bientôt défait du duc d'Anjou comme de l'archiduc Mathias, Voltaire, Mœurs, 164.