« décolorer », définition dans le dictionnaire Littré
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décolorer
- 1Ôter, altérer la couleur.
La mort décolorait son front sans diadème
, Voltaire, Œdipe, V, 1.Fig. Il était souffrant, et la souffrance décolorait pour lui la nature.
- 2Se décolorer, v. réfl. Perdre sa couleur. Son teint se décolore.
Un lis penche et se décolore
, Delavigne, Paria, II, 6.Fig. Son style s'est décoloré.
[Après le cri de Pluton] Les expressions d'Homère se décolorent, elles deviennent froides, muettes et sourdes, et une multitude d's sifflantes imite le murmure de la voix inarticulée des ombres
, Chateaubriand, Génie, II, V, 5.Les ans font-ils neiger sur nous, à nos yeux tout se décolore
, Béranger, Bonne maman.
HISTORIQUE
XIe s. Teint [il] fut et pers, desculuret et pale
, Ch. de Rol. CXLVI. En son visage [il] fut mout desculuret
, ib. CLXII.
XIIe s. Et ses viaires [visage] teinz et descolorez
, Ronc. p. 23. Li chevaliers la [dame] regarda au vis [visage], Si la vit moult pale et descolorée
, Quesnes, Romancero, p. 107. Il lur bailla le brief ; quant il i unt trové Qu'il esteient einsi de lur mestier sevré, De duel [deuil] e de coruz furent descoluré
, Th. le mart. 124. E quant li reis le vit, mult out le quer irié, Ses mains feri ensemble, e se plaint senz faintié, En sa chambre en entra d'ire desculurez, Dit qu'il ad malveis hommes nurris et alevez
, ib. 133.
XIIIe s. Et Renart, qui l'avoit veü Pensis et si descoloré
, Ren. 4569. Tant par estoit descolorée Qu'el sembloit estre enlangorée
, la Rose, 201. Del sanc qu'il ot perdu fut tout descolorés
, Chans. d'Ant. IV, 100.
XVIe s. Tous ayans les visages descoulourez et desfaits
, Amyot, P. Aem. 56. La volupté n'en est en soy ni pasle ni descoulourée, pour estre apperceue par des yeulx chassieux et troubles
, Montaigne, III, 273.
ÉTYMOLOGIE
Berry, découleurer, découlourer ; provenç. et espagn. descolorar ; portug. descorar ; ital. discolorare ; du latin decolorare, de de, et color, couleur.