« coque », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
coque
- 1Enveloppe extérieure de l'œuf. Les perdreaux courent au sortir de la coque.
[Des poëmes] Ensemble lentement tous couvés sous mes ailes, Tous ensemble quittant leurs coques maternelles, Sauront d'un beau plumage ensemble se couvrir
, Chénier, 191.Fig.
Ce couplet sortait de sa coque [venait d'être fait] le jour que je partis de Paris
, Sévigné, 426.Ne faire que sortir de la coque, être encore trop jeune pour certaines choses.
Œufs à la coque, œufs légèrement cuits dans leur coque même.
Les œufs furent leur unique ressource [de Mme des Ursins et de sa suite], et encore à la coque, frais ou non
, Saint-Simon, 382, 160.Et ressemblez à l'œuf cuit dans sa coque ; Plus on l'échauffe, et plus se rendurcit
, Rousseau J.-B. Épigr. II, 5.Coques, œufs de poisson de mer que l'on emploie pour amorcer les filets avec lesquels on pêche les sardines.
- 2Enveloppe où s'enferment certaines chrysalides.
Les vers à soie se font de leur coque une espèce de tombeau
, Fénelon, Exist. 19.Si Locke eût réfléchi un moment aux idées innées des animaux, il se fût convaincu que c'est par elles qu'une chenille sortant de son œuf… se choisit une retraite sous une branche… qu'elle s'y file une coque avec un art admirable…
, Bernardin de Saint-Pierre, Harm. liv. V, Harm. anim.L'historien immortel du ver à soie s'est assuré que la coque de cet insecte est formée des lacis d'un même fil dont la longueur est de plus de neuf cents pieds de Bologne
, Bonnet, Contempl. nat. 12e part. ch. 4.Les chenilles nous vaudraient bien d'autres richesses, si nous entreprenions de mettre en œuvre les coques de soie que diverses espèces de ces insectes savent se construire ; celles qui ne pourraient pas être filées, pourraient au moins être cardées et servir utilement en différentes fabriques, telles que celles des bas, des draps, des feutres, des ouates, du papier
, Bonnet, ib. Œuvres, t. VIII, p. 318, dans POUGENS.Vous avez vu quelquefois l'ouvrage d'un ver à soie ou les coques que ces petits animaux travaillent avec tant d'art pour s'y emprisonner : elles sont d'une soie fort serrée, mais elles sont couvertes d'un certain duvet fort léger et fort lâche ; c'est ainsi que la terre, qui est assez solide, est couverte, depuis sa surface jusqu'à une certaine hauteur, d'une espèce de duvet qui est l'air, et toute la coque du ver à soie tourne en même temps
, Fontenelle, Mondes, 1er soir.Chaque planète est entourée de son atmosphère comme d'une coque, et roule dans l'espace autour de son soleil
, Voltaire, Dial. XV, 1er entretien.Figurez-vous un ver à soie qui s'enterre dans sa coque en filant
, Voltaire, Lett. d'Argental, 23 janv. 1763.Fig.
Il faisait le cafard, Se renfermait… Dedans sa coque
, La Fontaine, Herm. - 3 Par analogie, enveloppes ligneuses de certains fruits. Coque de noix, d'amande.
Je n'en donnerais pas une coque de noix, se dit d'une chose dont on ne fait aucun cas.
Dans le langage botanique, la coque est un fruit ou une portion de fruit sec, dont la déhiscence a lieu avec élasticité, à cause d'un ressort membraneux situé à sa base.
Coque du Levant, nom des drupes desséchées d'un arbuste sarmenteux du Malabar et des Moluques (menispermum cocculus, L.). Elles sont employées pour enivrer le poisson et le prendre facilement ; on a cru longtemps que cela ne communiquait au poisson aucune qualité nuisible ; mais le contraire paraît aujourd'hui démontré.
- 4Coques de perles, nom de petites élévations qui se trouvent attachées à la nacre, et que les lapidaires mettent en œuvre en les réunissant deux à deux, de manière à imiter des perles entières.
- 5 Terme de toilette. Coque de ruban, ruban de la longueur de 10 centimètres ou environ, suivant la largeur du ruban, dont les deux bouts mis l'un sur l'autre, et plissés légèrement ensemble, servent à faire un nœud ou un ornement.
Coque de cheveux, cheveux tournés en coque.
- 6 Terme de marine. La coque d'un navire, l'enveloppe des bordages, le corps.
Faux pli qui se fait à une corde trop forte et qu'on n'a pas pris soin de détordre.
- 7 Terme de pêche. Sorte de coquillage bon à manger ; c'est le nom vulgaire de la bucarde.
- 8 Terme de serrurerie. Coques, nom de petites pièces de fer qui servent à conduire le pêne d'une serrure.
Larges crampons sur la platine d'un verrou à ressort ou d'un loqueteau.
- 9Coque d'œuf, défaut de glaçure dans les poteries.
HISTORIQUE
XIIIe s. Biau pere, dit la damoisele. Ci a dolereuse novele : Vostre orguel ne vaut une coque ; Sachiés que fortune vous moque
, la Rose, 6541.
XVIe s. Nature les ha muniz et couvertz de gousses, testz, coques
, Rabelais, Pant. III, 8. À toucher plus polie et fine Que n'est une coque marine
, Du Bellay, J. IV, 77, verso. Des coques de nacre de perles bien dorées
, D'Aubigné, Hist. II, 292. Quand l'eau n'estoit plus trouble, on pescha à l'endormie, à quoy ne fut pas espargnée la coque du Levant
, D'Aubigné, Conf. I, 9. Il me semble raisonnable que meshuy je m'appile et me recueille en ma coque comme les tortues
, Montaigne, IV, 117.
ÉTYMOLOGIE
Anc. espagn. coca ; du latin concha, coquille (voy. CONQUE).