« contribution », définition dans le dictionnaire Littré

contribution

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

contribution

(kon-tri-bu-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Ce que chacun donne pour sa part dans une charge commune. Il a donné tant pour sa contribution.

    Contribution au sou la livre, au marc la livre, au marc le franc, la répartition de ce qui doit être payé par chacun proportionnellement à une certaine quotité. L'interprétation de la locution est : contribution d'un sou pour une livre, etc.

    Terme de pratique. Distribution judiciaire de deniers entre créanciers chirographaires, par opposition à ordre, qui est la distribution de deniers entre créanciers hypothécaires.

    Terme de commerce maritime. Contribution au jet dans la mer, répartition des pertes et dommages quand un navire a été obligé de jeter à la mer une partie du chargement ou des agrès.

  • 2Action de contribuer. Contribution aux charges d'une succession.
  • 3Impôt. Contributions directes, les impôts directement établis sur les biens ou sur les personnes. Contributions indirectes, les impôts établis sur les objets de consommation ou sur certaines choses d'un besoin éventuel ; tels sont les droits d'octroi, les droits sur les boissons, sur le tabac, les droits de douane, de timbre, d'enregistrement, etc. Ce qu'on appelle contributions indirectes aujourd'hui était nommé droits réunis sous le régime impérial. Elles sont ainsi dites parce qu'elles n'astreignent le contribuable qu'indirectement et qu'autant qu'il use des choses

    Contribution personnelle, contribution payée par tous les habitants d'une commune, quel que soit leur sexe ; elle est fixée sur le prix de trois journées de travail.

    Contributions publiques, nom donné depuis 1790 jusqu'au Directoire au ministère des finances.

  • 4Ce qu'on donne à l'ennemi pour se garantir des exécutions militaires. Mettre tout le pays à contribution. Le général Steinbock se fit donner de force plus qu'il n'avait demandé ; on exigea même de la ville [Dantzick] une contribution de cent mille écus, par laquelle elle paya son refus imprudent [de donner passage aux Suédois], Voltaire, Charles XII, 2.

    Par extension, mettre à contribution, faire contribuer. Quand il s'agit de secourir les malheureux, elle met tous ses amis à contribution. Il n'était point d'étang dans tout le voisinage Qu'un cormoran n'eût mis à contribution, La Fontaine, Fab. X, 4.

    Fig. Mettre à contribution la curiosité publique. Mettre un auteur à contribution, puiser abondamment dans ses ouvrages. Écrivains grecs et latins, auteurs anciens et modernes, livres imprimés et manuscrits, amis absents et présents, j'ai tout mis à contribution pour faire entrer dans mon ouvrage le plus de beautés et de richesses qu'il m'a été possible, Rollin, Traité des Ét. liv. V, avertiss.

HISTORIQUE

XIVe s. Quiconques ne povoit payer cest treü [tribut] ou escot ou contribucion, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. À l'adventure falloit il l'accord de huict ou de dix sens, et leur contribution, pour l'appercevoir en son essence, Montaigne, II, 359. Ce moyen, soit qu'il vinst maintenant par les papes, ou par l'authorité des princes, et qu'on l'appellast croisade ou contribution, seroit pourtant necessaire pour aider aux potentats à satisfaire aux despenses, Lanoue, 401. Pour persuader un chascun de departir des moyens qu'il avoit pour ceste contribution si necessaire, Lanoue, 625. En deconfiture, tous creanciers viennent à contribution au sol la livre sur les meubles, Loysel, 685. Les dettes privilegiées ne sont tenues venir à contribution, ains ont droit de preference, Loysel, 688.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. contributio ; espagn. contribucion ; ital. contribuzions ; du latin contributionem, de contribuere, contribuer.